(VOVworld)- Aussitôt après sa victoire aux élections générales du 11 mai, l’ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a tenté de former un nouveau gouvernement. Avec plusieurs parlementaires indépendants, il examinera l’attribution des principaux porte-feuilles. Une diligence qui s’explique par l’importance des défis qu’il devra relever, en premier milieu le redressement économique et le rétablissement de la sécurité.

Nawaz Sharif l’a reconnu lui-même: Le Pakistan qu’il hérite de ses prédécesseurs est dans le chaos. Un chaos qui se résume par une économie en berne, un chômage élevé et une production au point mort. La crise énergétique entraîne des coupures d’électricité de 20 heures par jour dans certaines régions de ce pays d’Asie du sud. Depuis 5 ans, la croissance économique annuelle est inférieure à 4%.  Sur les 190 millions de Pakistanais, 2 millions sont sans emploi. La balance des paiements est en perte d’équilibre. L’an dernier, l’inflation a atteint environ 11%. Les autorités espèrent maintenir le déficit budgétaire à 4,7% au cours de cette année fiscale, mais la plupart des analystes estiment que c’est un objectif irréalisable. Ils recommandent au nouveau gouvernement de faire appel au Fonds Monétaire International pour obtenir une aide de plusieurs milliards de dollars.

          Autre défis: l’extrémisme et le terrorisme. Le 11 mai, jour de l’élection, au moins 32 personnes ont été tuées et 224 autres blessées au cours d’une bonne quarantaine d’attaques à travers ce pays musulman. Sur l’ensemble des 22 jours de la campagne électorale, le bilan est beaucoup plus lourd: plus de 110 morts, dont 3 candidats, et plus de 350 blessés. Déjà Premier ministre à deux reprises, Nawaz Sharif est plus que quiconque conscient des problèmes de la société pakistanaise. D’où son slogan “une économie puissante pour un Pakistan puissant”. Le nouveau gouvernement pakistanais s’emploiera donc à relancer l’économie, à combattre la corruption et à trouver une solution à la crise énergétique actuelle. Nawaz Sharif s’engage par ailleurs à promouvoir une économie de marché libre, à maintenir la politique de privatisation et à réduire les tarifs de l’électricité. Devant ses supporters, l’élu Nawaz Sharif a invité à la réconciliation en proposant à tous les partis politiques de se mettre à la table des négociations pour résoudre les problèmes du pays. Il a aussi appelé au dialogue avec les talibans, auteurs des violences pendant les élections. En leur tendant la main, il souhaite mettre fin aux émeutes qui minent son pays depuis 7 ans.

Depuis les résultats des élections, le Pakistan est en fête. La population s’attend à des changements positifs. Ont-ils raison d’espérer? Cela dépendra en grande partie de la capacité de gouverner de Nawaz Sharif qui, rappelons-le, a été Premier ministre deux fois, dans les années 90 du siècle passé./.