C'est en février 1986, à l’initiative de François Mitterrand, qui était alors président de la République française, qu'a eu lieu à Paris le premier sommet des pays ayant le français en partage, en présence d'une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Cet événement a marqué la naissance officielle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Une communauté diversifiée

L’OIF compte aujourd’hui 80 membres titulaires et observateurs venus des cinq continents, soit une population totale de 890 millions de personnes, dont 220 millions de locuteurs francophones. En plus de promouvoir l’usage du français au sein des tribunes internationales, la communauté francophone s’efforce inlassablement de défendre la diversité culturelle et linguistique des peuples qui la composent. Aussi l’OIF s’est-elle activée à accélérer l’adoption, par l’Unesco, de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, en 2005. Mais elle a également contribué aux efforts communs pour rétablir la paix et la sécurité dans le monde, en participant à la recherche de solutions durables à des crises et à des conflits ainsi qu’à la mise en place de processus de démocratisation et d’édification de l’Etat de droit dans certains pays africains.

La coopération économique est devenue ces dernières années un thème principal de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui attache une importance particulière à la création d’emplois pour les femmes et les jeunes. En 2014, lors du 92^ème Conseil permanent de la Francophonie, le secrétaire général de l’Organisation a fait part de ses vives préoccupations face aux derniers développements en mer Orientale et à l’aggravation des tensions entre la Chine et le Vietnam. Abdou Diouf a appelé toutes les parties concernées à la plus grande retenue et à résoudre leurs différends de manière pacifique, par le dialogue et dans le strict respect du droit international.

Le Vietnam, un membre actif

Le Vietnam entretient de bonnes relations avec les pays francophones dont la quasi-totalité a soutenu sa lutte pour l’indépendance et la libération nationale. Beaucoup le considèrent d’ailleurs comme un symbole. Au cours des 30 dernières années, il a bénéficié d’importantes aides de la communauté francophone, autant sur le plan financier que sur les plans intellectuel et technique. Ses relations sont particulièrement fructueuses avec les pays les plus développés de la Francophonie, mais aussi avec les pays africains, amis de longue date. Le Vietnam n’a manqué aucun sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie qui, pour sa part, lui a fait parvenir d’importantes délégations.

Le 7^ème sommet de la Francophone, organisé en 1997 à Hanoï, a marqué une avancée majeure dans l’institutionnalisation des activités politiques et la promotion de la coopération économique au même titre que la coopération culturelle, linguistique et éducative. Le Vietnam a participé activement et efficacement à tous les débats engagés au sein de l’espace francophone, de l’élaboration des stratégies de coopération au réajustement des ressources destinées à l’éducation et au développement, en passant par la réforme administrative et financière. Sa voix compte de plus en plus et le pays a plusieurs fois été élu à des postes importantes de la communauté : président du Conseil permanent de la Francophonie (CPF), président de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF), président du sommet de la Francophonie en 1997, vice-président de l’Assemblée parlementaire de la Francophone (APF) pendant trois mandats…

L’Organisation internationale de la Francophonie et ses organes exécutifs, en collaboration avec certains pays membres, ont aidé à la mise en œuvre de plusieurs projets au Vietnam, projets qui consistent notamment à promouvoir l’enseignement du et en français dans des écoles secondaires et des universités, à effectuer des recherches scientifiques, technologiques, économiques ou encore en droit. L’Agence universitaire de la Francophonie a quant à elle créé des espaces francophones et techniques dans les trois plus grandes villes du Vietnam. Mais l’Organisation internationale de la Francophonie finance également des mini-projets en termes d’informatique, de droit, d’énergie, d’environnement, de réduction de la pauvreté et d’aide à la formation d’enseignants et à l’équipement d’écoles dans des zones en difficulté… Quelles que soient leurs tailles, les projets réalisés par la communauté francophone au Vietnam ont montré leur efficacité.

Lors de ce 16^ème sommet de la Francophonie, c’est le chef de l’Etat vietnamien en personne qui représente le pays, ce qui témoigne de sa volonté d’affirmer haut et fort à toute la communauté francophone l’attachement du Vietnam et sa détermination à être un partenaire fiable et important pour tous les pays membres.