(VOVWORLD) - Jeudi 10 août, c’est la Journée des victimes de l'agent orange du Vietnam. 62 ans après la catastrophe liée à ce produit toxique (1961 - 2023), le gouvernement vietnamien n’a ménagé aucun effort pour améliorer la prise en charge des victimes et leur famille.
Photo: Journal des ouvriers |
Le 10 août 1961, l'armée américaine initiait une guerre chimique au Vietnam en répandant pour la première fois des agents chimiques contenant de la dioxine, plus communément désignée sous le nom d'"agent orange", sur le sud du pays. Entre 1961 et 1971, pas moins de 80 millions de litres de produits chimiques, dont plus de 60 % étaient composés de dioxine, furent déversés sur un quart du territoire méridional.
Un combat de longue haleine
L'agent orange engendre des conséquences graves pour les individus ainsi que pour l'environnement au Vietnam. En effet, des écosystèmes ont été dévastés et n'ont pas encore pu être restaurés. De nombreuses générations de victimes continuent de subir ses effets dévastateurs. Par conséquent, assainir les régions sévèrement affectées par cette substance chimique toxique et fournir un soutien aux victimes demeurent des priorités absolues pour les autorités en place.
Les victimes reçoivent une allocation mensuelle, en plus d'examens et de traitements médicaux gratuits couverts par l'assurance maladie. Des centaines de milliers de personnes gravement handicapées, parmi lesquelles des victimes de l'agent orange, profitent d'un programme de réhabilitation fonctionnelle. De même, des dizaines de milliers d'enfants en situation de handicap, y compris ceux affectés par les répercussions indirectes de l'agent orange, bénéficient de bourses d'études.
D'autre part, les antennes locales de l'Association des Victimes de l'Agent Orange ont mobilisé des ressources pour aider les victimes à rénover leurs logements, leur fournir des fauteuils roulants, les former à des métiers et faciliter leur accès à des prêts bancaires afin de développer leurs activités économiques. À travers toutes les provinces et villes du pays, de nombreux centres de protection sociale sont implantés, en plus de 12 villages d'amitié qui prennent soin des victimes de l'agent orange, notamment des enfants qui souffrent de malformations dues aux effets de ce produit chimique.
«Le Vietnam a mis en place plusieurs politiques pour atténuer les conséquences de l'Agent Orange. Chaque année, l'État alloue un budget de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dongs pour venir en aide aux victimes. Cette somme est utilisée pour fournir des allocations mensuelles, des soins de santé, des programmes de réhabilitation fonctionnelle et des formations professionnelles. Le mouvement 'Agir pour les victimes de l'Agent Orange', initié en juin 2011 par le Comité central du Front de la Patrie du Vietnam, a reçu un vaste soutien de la part des citoyens vietnamiens à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, ainsi que de la part d'amis internationaux. Cette initiative a contribué à atténuer les souffrances des victimes, à stabiliser leurs vies et à favoriser leur meilleure intégration au sein de la communauté», a déclaré Bùi Thi Minh Hoài, responsable de la Commission centrale chargée de la Sensibilisation auprès de la population, lors de la cérémonie de lancement du mois d'action en faveur des victimes de l'agent orange 2023 qui s'est tenue à Hanoï le 1er août.
Des aides internationales
Le Vietnam a bénéficié d'un soutien considérable et d'une aide précieuse de la part de la communauté internationale pour remédier aux conséquences de l'Agent Orange. En octobre 2009, lors de sa réunion à Damas en Syrie, le Conseil Mondial pour la Paix a officiellement déclaré le 10 août comme la Journée des Victimes de l'Agent Orange au Vietnam. Entre 2004 et 2009, l'Association Internationale des Juristes Démocrates a organisé la Cour Internationale d'Opinion Publique, qui a pris en considération le cas de 37 entreprises américaines ayant fourni des produits chimiques toxiques à l'armée américaine, lesquels ont ensuite été déversés sur le Vietnam.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a fourni des aides financières afin de désinfecter l'aéroport de Phù Cat, situé dans la province de Binh Dinh, et pour équiper le Vietnam d'un laboratoire d'analyse de la dioxine. De plus, de nombreuses organisations et individus étrangers ont visité le Vietnam pour former les professionnels de la santé aux traitements au sauna et aux méthodes de désintoxication à la dioxine pour les victimes. Le toxicologue Mark Antony Castro est l'un d'entre eux.
“Notre processus de formation a atteint un niveau plus avancé qu'auparavant. Nous enseignons aux agents sanitaires vietnamiens les techniques relatives au sauna conformément aux normes. Après avoir acquis ces compétences, ils seront en mesure de prodiguer des traitements extrêmement efficaces aux victimes de l'Agent Orange au sein de ce centre de protection sociale,” nous dit-il.
En outre, le gouvernement américain a collaboré avec le Vietnam pour mener à bien la désinfection de l'aéroport de Dà Nang, avec un traitement de 90.000 m³ de sol contaminé par l'Agent Orange. De plus, près de 30.000 m2 de terrain de l'aéroport de Biên Hòa ont également été assainis. Washington a mis en place divers projets de soutien en faveur des personnes en situation de handicap, y compris les victimes de l'Agent Orange, dans des provinces telles que Quang Tri, Thua Thiên-Huê et Quang Nam.
Environ 5 millions de personnes au Vietnam ont été exposées à l'Agent Orange. Grâce aux efforts du gouvernement vietnamien et au soutien des organisations et des individus étrangers, les souffrances de ces personnes ont été atténuées, leur insufflant ainsi davantage de courage pour affronter la vie.