Le Vietnam a mené et mène sa réforme économique avec efficacité. Cela pourrait lui permettre d’atteindre une croissance économique plus dynamique et plus durable. C’est ce qu’ont estimé les représentants des gouvernements, des organisations internationales et des donateurs lors de la conférence du groupe consultatif des bailleurs de fonds au Vietnam qui s’est tenue hier à HN. Selon eux, le Vietnam a su relever des difficultés et bien résister dans le contexte de la crise de la dette publique qui touche plusieurs pays d’Europe. Cela prouve la justesse des mesures prises par le gouvernement vietnamien.

Si 2011 a été une année difficile pour l’économie vietnamienne, c’est aussi une année marquée par la réussite du gouvernement vietnamien dans le traitement et la gouvernance macro-économique et la maîtrise de l’inflation. Le Vietnam a mené une politique monétaire rigoureuse et prudente, une direction souple, en accordant la priorité aux crédits en faveur de la production agricole, de l’exportation, des industries auxiliaires, des petites et moyennes entreprises. Le marché des devises étrangères, la réserve en devises étrangères et la balance de paiement international se sont améliorés. L’excédent des dépenses budgétaires est de l’ordre de 4,9% du PIB alors que l’objectif est de 5,3% pour cette année. Les investissements publics sont ramenés de 34,6% du PIB à 31,2%. L’inflation a été maîtrisée. Ces 4 derniers mois, elle s’est maintenue à moins de 1%. Le taux de foyers pauvres a baissé de 2% cette année. C’est pourquoi, le directeur de la Banque Asiatique pour le Développement BAD au Vietnam Tomoyuki Kimura, les représentants des gouvernements et des insitutions financières ont affirmé leur soutien à la stratégie de développement socio-économique du Vietnam dans la prochaine étape, qui touche la restructuration économique avec 3 piliers essentiels: la redistribution des investissements publics, la réorganisation des entreprises étatiques et du système bancaire. Tomoyuki Kimura souligne:

2011 a été une année difficile pour l’économie mondiale et le Vietnam. Mais le pays reste fidèle à la mise en oeuvre d’une politique monétaire et financière rigoureuse et à une réduction de l’inflation. Ainsi, la confiance en l’économie vietnamienne s’est améliorée. Nous apprécions la vision ainsi que le plan de développement socio-économique 2011-2015, notamment la restructuration économique du Vietnam pour résoudre les questions fondamentales de l’inflation. La réforme des politiques et des institutions économiques est nécessaire pour garantir le revenu moyen des habitants et une macro-économie plus stable.

Pour Victoria Kwakwa, directrice nationale de la Banque Mondiale, 2011 a été une année difficile pour l’économie mondiale, mais le Vietnam a atteint une croissance appréciable grâce à la stabilisation des politiques macro-économiques. Cela a permis de stabiliser le marché des devises étrangères, la réserve en devises étrangères et de freiner l’inflation. Victoria Kwakwa a pourtant appelé le pays à maintenir les politiques macro-économiques rigoureuses jusqu’à un taux d’inflation souhaitable et à la reprise de la confiance du marché. Elle a indiqué:

Récemment, le Vietnam a défini la redistribution des investissements publics, la réorganisation des entreprises étatiques et du secteur financier comme les priorités de sa réforme d’ici 5 ans. C’est une démarche importante. Pour la suite, il faudra une forte volonté politique afin de concrétiser et d’accélérer cette restructuration économique de façon fiable. Le Vietnam doit mener rapidement ce travail car le retard pourrait conduire son économie à la crise. Nous reconnaissons les difficultés dans sa réforme. En tant que donateurs et partenaires de développement, nous sommes prêts à assister le Vietnam dans l’accélération de cette réforme.

Selon le représentant des Nations Unies, le Vietnam figure parmi les pays les plus avancés de la région en terme de croissance économique. Celle-ci a permis à des millions d’habitants de sortir de la pauvreté. Mais l’inflation reste conséquente, le Vietnam doit accorder sa priorité à la garantie de la stabilité macro-économique. Pratibha Mehta, coordinatrice des Nations Unies au Vietnam a affirmé:

L’austérité des dépenses ne signifie pas la réduction des investissements publics destinés à la lutte contre la pauvreté et à la protection sociale. Les Nations Unies soutiennent le gouvernement vietnamien et apprécient sa décision d’établir un nouveau modèle de croissance économique, pour tout le monde, pour la croissance verte et pour les pauvres.

Les délégués à la conférence du groupe consultatif des bailleurs de fonds au Vietnam 2011 estiment qu’en 2012, l’économie vietnamienne aura de nombreux défis, dû à une fragile stabilité macro-économique, à un niveau élevé de l’inflation et du taux d’intérêt qui affectent la vie du peuple et la production. Dans le contexte du déficit budgétaire et de la crise de la dette publique aux Etats Unis, au Japon et aux pays de l’Union Européenne, les gouvernements, les organisations internationales et les donateurs s’engagent pourtant à accorder 7,4 milliards de dollars d’aides publiques au développement au Vietnam en 2012. Ils promettent d’accompagner le pays pour surmonter la crise économique mondiale. La communauté internationale prouve ainsi sa confiance dans les réformes économiques entreprises par le gouvernement vietnamien./.