(VOVworld) - En passant sous la barre des 60 dollars, le prix du baril de pétrole est au plus bas depuis 5 ans. Ce plongeon des cours de l’or noir oblige les capitales du monde entier à revoir leurs prévisions de croissance. Certaines à la baisse et d’autres à la hausse.
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On ne tient pas suffisamment compte des enjeux stratégiques des produits gazo-pétroliers. Leurs fluctuations donnent pourtant lieu à des impacts décisifs sur la géo-politique de plusieurs pays. Rappelons que le prix du pétrole était à 108 dollars le baril en juin dernier et qu’il se situe à un peu plus de 60 dollars actuellement.
Quelles sont les causes des fluctuations ?
Les inquiétudes actuelles procèdent principalement du refus exprimé en novembre dernier par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui contrôle 40% du marché pétrolier mondial, d'envisager quelque mesure que ce soit pour réduire sa production. La raison principale avancée serait que la production sur le marché est supérieure à la demande. L’activité et la croissance économique ralentissent et c’est pourquoi la consommation de pétrole a diminué.
Le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah al-Badri, a déclaré que si l’on comparait l'offre et la demande, l’augmentation de l’offre était plutôt modeste, c’est pourquoi elle ne pouvait justifier l’effondrement de 50% des cours depuis la mi-juin. Cette chute serait dûe à la spéculation, a-t-il conclu.
Qui gagne, qui perd ?
Pour la Chine, le Japon, la République de Corée et les Etats Unis, les plus grands consommateurs du monde, la chute du prix est une véritable aubaine et pourrait engendrer une augmentation de 0,5% de la croissance mondiale.
A l’inverse, la Russie, dont le pétrole représente 80% de la valeur des exportations et 50% du budget d’Etat, pourrait, elle, avoir subi un manque à gagner de 100 milliards de dollars. Face au dollar et à l'euro, le rouble s’est effondré. Ce mardi 16 décembre, il fallait plus de 82,5 roubles pour un euro.
Le budget iranien pour l'année 2014 a été calculé moyennant un baril à 136 dollars. Il va sans dire que la chute du prix du pétrole va affecter le prochain budget de l'État avec un déficit des recettes pétrolières. Le Venezuela et le Nigeria seront, eux aussi, les victimes de cette situation avec des prévisions à 120 dollars le baril.
De leur côté, et pour l’instant, les investisseurs et les explorateurs se montrent prudents. Ils ne veulent pas investir dans les nouveaux gisements, ne croyant plus vraiment à leur rentabilité. Aux Etats-Unis, les grandes compagnies ont décrété l’arrêt de 29 plate-formes pétrolières, un chiffre record au titre des deux dernières années.
Autre conséquence : les places boursières américaines clôturent à la baisse depuis deux semaines. Le Dow Jones a perdu 204 points pour terminer à 17.391 points. Le Standard & Poor 500 a perdu 4,9%. Même scénario sur les stock exchanges européens.
Quelle perspective ?
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévu une croissance de la demande plus timide qu’escomptée en 2015. La demande en pétrole devrait enregistrer une baisse comprise entre 230.000 et 900.000 barils par jour l’an prochain. Elle serait à son plus bas niveau depuis 2004, soit 28,15 millions de barils par jour.
A court et à moyen terme, la surabondance de l’offre risque de réduire encore le prix de l’or noir compte tenu de ce que l’OPEP, lors de la dernière réunion, maintenait sa position de conserver son niveau de production actuel.
Au Vietnam, et pour répondre aux évolutions complexes du marché mondial, le gouvernement a d’ores et déjà ordonné de stocker et de réajuster son plan d’exploitation. Il est conscient de la nécessité de se préparer à toute éventualité.