(VOVWORLD) - Les électeurs français étaient appelés aux urnes, dimanche, pour le second tour des élections législatives. Selon les résultats définitifs publiés ce 20 juin par le ministère de l’Intérieur, «Ensemble!» - la coalition des partis qui soutiennent Emmanuel Macron - obtient 245 sièges au Palais Bourbon, loin derrière le seuil des 289 sièges permettant de décrocher la majorité absolue. Cette «situation inédite» constitue un risque pour la France, selon la Première ministre Elisabeth Borne, et notamment pour le second mandat du président Emmanuel Macron.
 Le président français, Emmanuel Macron, vote avec son épouse au Touquet, le 19 juin 2022. Photo: AFP
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Avec seulement 245 sièges de députés obtenus par la coalition présidentielle, la majorité absolue à l’Assemblée nationale n’est pas atteinte et le chef de l’État se retrouve dans l’incapacité de gouverner sur la seule base de sa coalition. Une première pour un président de la République tout juste élu depuis l’inversion du calendrier électoral, en 2002, faisant passer les législatives après la présidentielle.
Derrière, si la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) née de l’union de La France insoumise (LFI), d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste (PCF), obtient 131 élus, devenant ainsi la deuxième force politique au Palais Bourbon – pour peu que celle-ci reste unie – c’est bien le résultat du Rassemblement national (RN), avec 89 députés, qui impressionne et surprend, alors que Les républicains (LR) obtiendraient, eux, 61 sièges.
Ces résultats du second tour, inédits sous la 5e République, posent clairement la question de la capacité d’Emmanuel Macron à pouvoir gouverner et faire voter les réformes promises, notamment celle des retraites. Ils ouvrent une période délicate de tractations à tous les niveaux pour sceller des alliances, remanier le gouvernement et négocier les postes à responsabilités dans la nouvelle Assemblée.
La situation est inédite, a commenté la Première ministre Élisabeth Borne. En tant que force centrale à l’Assemblée, il faut travailler dès demain à construire une majorité d’actions et il n’y a pas d’alternative, a-t-elle ajouté.
 Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire. Photo: Wall Street Journal |
«Nous sommes en face d’un choc démocratique qui montre les inquiétudes profondes des Françaises et des Français. Il va falloir faire preuve de beaucoup d’imagination et faire en sorte d’avoir la culture du compromis», a commenté le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en évoquant les valeurs du travail, de la sécurité, de l’Europe et du climat.
De son côté, le dirigeant de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, s’est félicité du score de la coalition de gauche. «La déroute du parti présidentiel est totale et aucune majorité ne se présente», a-t-il affirmé.
L’image invincible de Macron, le premier président français à avoir remporté deux mandats consécutifs depuis ces deux dernières décennies, a été ébranlée, a déclaré Bruno Cautrès, chercheur au Centre de recherches politique des Sciences Po.
La perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale de la coalition «Ensemble!» risque de se ressentir à l’internationale. Alors que l’Union européenne doit subir les conséquences du conflit russo-ukrainien, Emmanuel Macron est l’un des acteurs principaux des efforts diplomatiques pour tenter de mettre fin à cette crise, la pire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après les législatives de 2022, Macron et les autres membres de la coalition «Ensemble!» seront contraints de revoir leur stratégie afin de gouverner une France profondément divisée et une Europe fragilisée par le conflit russo-ukrainien.