Les Britanniques quittent l’Union européenne

(VOVworld) - They leave ! Les Britanniques ont décidé de quitter l’Union européenne, les tenants du «out» ayant remporté de justesse le référendum historique du 23 juin. D’ores-et-déjà, les marchés financiers s’effondrent, mais les conséquences du Brexit ne s’arrêteront pas là. Certains disent qu’il pourrait conduire à une redéfinition de l’Europe. Et très prochainement.

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51,89% des Britanniques ont voté «leave»
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51,89% des Britanniques ont voté «leave». Le président du Parti de l’indépendance du Royaume-Uni, principal porte-parole des partisans du Brexit, a déclaré victoire, affirmant que le 24 juin était entré dans l’histoire nationale comme «le jour de l’indépendance».

Des conséquences immédiates…

Ce résultat officiel a sonné comme un coup de tonnerre sur le marché financier mondial. Nikkei, Shanghai Composite, Hang Seng… les principaux indices asiatiques dégringolent. La livre sterling a perdu 8,3% de sa valeur, tombant à son plus bas niveau depuis 1985. L’euro a quant à lui fortement diminué. La scène politique britannique risque de tomber dans le chaos.

En effet, la première conséquence politique du Brexit pourrait être l’implosion du Royaume-Uni. L’Ecosse et le Pays de Galles pourraient s’en inspirer pour quitter, à leur tour, le Royaume-Uni. Pour l’Union européenne, le départ de Londres ouvre une nouvelle période d’instabilité, Londres ayant toujours joué un rôle important dans la prise des grandes décisions de l’UE. Et l’effet domino risque d’avoir lieu, au point de provoquer l’éclatement pur et simple de cette association.

… et durables

Les répercussions négatives du Brexit sont multiples. Le Royaume-Uni va perdre un marché stable de 500 millions d’habitants dans les pays de l’Union européenne, ce qui correspond à une perte de 6% du PIB en 2020. Il faut savoir que plus de la moitié des exportations britanniques étaient jusqu’à maintenant destinées aux pays de l’Union européenne. Le secteur bancaire, qui contribue à hauteur de 8% du PIB britannique, est touché de plein fouet. Très probablement, de grandes banques telles que Bank of America, Morgan Stanley ou Citigroup décideraient de se délocaliser vers un autre pays de l’Union européenne pour maintenir leur contact avec ce vaste marché. Rolls-Royce, le spécialiste des systèmes d’énergie, d’armement et d’aéro-spatial, estime que le Brexit pourrait porter préjudice à son usine de test de moteurs en Allemagne au profit des concurrents américains. Sa préoccupation est partagée par plusieurs multinationales qui ont des antennes partout en Europe.

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A terme, les spécialistes prévoient que la livre-sterling va perdre 14-15% de sa valeur en un an et le Royaume-Uni, sa place de centre financier mondial. Mais en plus d’ébranler son économie, le Brexit pourrait déstabiliser la société britannique. Plus de 2.200.000 Britanniques qui vivent et travaillent actuellement en Union européenne risquent de tomber au chômage, de ne plus toucher aucun privilège social.

En fait, la décision des électeurs britanniques n’est pas une suprise totale. Depuis quatre mois que les deux camps faisaient campagne, l’un pour le «in» et l’autre, pour le «out», beaucoup prédisaient le Brexit. Et ce, même si l’Union européenne avait fait des concessions en accordant au Royaume Uni un «statut spécial» et que les dirigeants britanniques et européens, ainsi que les économistes n’en finissaient pas de mettre en garde contre des perspectives plus que sombres en cas de victoire du «out». Les Britanniques, une majorité d’entre eux en tout cas, ont fait leur choix, estimant qu’ils devaient partager avec leur gouvernement un fardeau trop lourd. Il faut savoir en effet que dans la mesure où il était considéré comme un poids lourd de l’Union, le Royaume Uni devait y apporter des contributions budgétaires colossales. Même les tenants du «in» reconnaissent que leur pays ne pourrait être plus puissant, sûr et prospère que dans une Union européenne réformée.

Il est clair que le départ du Royaume-Uni porte un coup dûr à l’Union européenne, qui n’est pas réputée pour sa solidité institutionnelle. Une nouvelle période s’est ouverte pour Londres et personne ne peut se risquer à affirmer    que ça marchera mieux. Ce dont on est certain, en revanche, c’est que l’Union européenne connaîtra un recul considérable, sans doute le plus important depuis la deuxième Guerre mondiale, dans ses efforts visant à bâtir une alliance puissante.

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