(VOVworld) - L’émergence de l’Etat islamique (EI) restera sans doute l’un des faits les plus marquants de l’année 2014. Il faut dire que les djihadistes ont marqué les esprits, tant par leur extrémisme que par leur cruauté, qui nous renvoie aux heures les plus sombres de l’histoire de l’humanité. Quant à la coalition menée par les Etats-Unis, force est de constater qu’elle peine à venir à contenir l’avancée de ces fous de Dieu.
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L’Etat Islamique a été créé le 29 juin 2014 sur la base de l’Etat Islamique en Irak et au Levant, lui-même créé en 2013 par une branche irakienne d’Al-Qaida. A la différence des autres groupes terroristes actifs en Syrie, l’Etat Islamique a l’ambition de constituer un vaste califat englobant aussi bien des territoires syriens que des territoires irakiens : une ambition à la mesure de ses capacités stratégiques et financières, qui sont immenses. Tel quel, l’Etat Islamique est en passe de créer un bouleversement géopolitique majeur et de semer la terreur dans le monde entier.
Propager la « guerre sainte »
L’Etat Islamique compte aujourd’hui quelque 200.000 membres, dont 10% proviennent de différents continents et sont susceptibles par-là même de fomenter des attentats à n’importe quel endroit. Régnant désormais sur d’importantes portions de territoires au Moyen-Orient, l’Etat Islamique ne cesse d’exécuter des otages, dont des civils et des étrangers, pour faire pression sur les gouvernements qui lui font obstacle. Il intègre par ailleurs d’autres organisations extrémistes et partage avec Al Qaida une ambition claire : propager la « guerre sainte » dans le monde entier.
Une coalition déterminée…
En août 2014, une coalition internationale a été constituée sous la direction des Etats-Unis pour tenter d’endiguer l’avancée de l’Etat Islamique. Elle réunit une bonne quarantaine de pays dont plus de la moitié sont déjà engagés sur le terrain. Grâce aux frappes aériennes de cette fameuse coalition, l’Etat Islamique est tenu en échec dans les zones urbaines de l’Irak. En Syrie, il a perdu de nombreuses infrastructures. Et désormais, la communauté internationale s’emploie à le priver de ses ressources financières et logistiques.
…mais encore fragile
Les Etats-Unis ont donc réussi à créer un large rassemblement. Mais les opérations menées contres les djihadistes ne semblent pas donner les résultats escomptés. Certes, les raids aériens ont permis d’anéantir un certain nombre d’objectifs et de repousser plusieurs attaques. Mais ils ont aussi renforcé le fanatisme des combattants de l’Etat Islamique, lesquels trouvent même un soutien de plus en plus appuyé dans le monde entier, aussi paradoxal cela soit-il si l’on en juge par les actes barbares et cruels qu’ils ne cessent de revendiquer. L’attentat qui a ensanglanté Paris ce mercredi montre bien à quel point la menace pèse sur le monde entier.
La lutte piétine donc. Il faut dire que ni l’Irak, ni la Syrie, qui sont pourtant en première ligne, ne font partie de la coalition internationale. Il faut reconnaître aussi qu’eu égard à la crise ukrainienne et au bras de fer qu’elle a engagé avec l’Occident, la Russie ne semble pas pressée de coopérer avec les Etats-Unis. Pas plus que l’Iran, en délicatesse avec les américains depuis longtemps à cause de ses ambitions nucléaires, ou que la Syrie de Bachar Al Assad, mise au ban de la communauté internationale.
Dans ce contexte de désunion, la coalition aura bien du mal à atteindre ses objectifs et à faire l’union sacrée qu’exige pourtant la défense du monde libre.