(VOVWORLD) - Mark Esper, le nouveau secrétaire américain à la Défense, vient d’effectuer sa première tournée internationale de 6 jours dans 5 pays asiatiques. Il s’est envolé pour l’Australie et s’est rendu en Nouvelle-Zélande, au Japon, en République de Corée et en Mongolie. Cette tournée marque un changement de priorité du Pentagone dans la prochaine décennie.
Les engagements des alliés
Mark Esper (à gauche) rencontre le 9 août le ministre sud-coréen de la Défense Jeong Kyeong-doo. Photo: Yonhap/TTXVN
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L’Australie était la première étape de la tournée de Mark Esper qui a participé, le 5 août à Canberra, à la réunion annuelle entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense australien et américain (AUSMIN).
Lors de cette rencontre, les deux parties ont réaffirmé leurs engagements à promouvoir la sécurité, la stabilité et la prospérité de l’Indo-Pacifique. Mais l’Australie s’est montrée plutôt réticente quant à demande américaine de rejoindre la coalition maritime internationale dans le détroit d’Hormuz. Elle a juste promis de « l’examiner avec attention ». Canberra a également fait savoir que l'idée d'accueillir sur son sol des missiles américains n'était plus à l'ordre du jour. Il semblerait que ces deux alliés de longue date aient aujourd’hui des positions divergentes.
Dès son arrivée à Auckland, en Nouvelle-Zélande, le chef du Pentagone a réaffirmé que l’Indo-Pacifique est une priorité commune dans les stratégies défensives des deux pays. Washington et Wellington ont plaidé pour le renforcement de leur partenariat aux fins de concrétiser plus efficacement leurs stratégies dans cette région.
Alors que les relations entre Séoul et Tokyo sont tombées à leur plus bas niveau depuis plus de 50 ans, la visite du secrétaire américain dans ces deux pays témoigne de la volonté de Washington de reconsolider la coopération trilatérale en matière de sécurité. Lors de leur rencontre, Mark Esper et son homologue japonais Takeshi Iwaya ont convenu de coopérer pour obtenir de Pyongyang la dénucléarisation et le démantèlement de tous ses types de missiles balistiques. En rencontrant le 9 août le ministre sud-coréen de la Défense Jeong Kyeong-doo, Mark Esper a réaffirmé la solidité de l’alliance entre les deux pays, la qualifiant d’«axe principal» de la paix et de la sécurité en péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est. Néanmoins, il n’a réussi ni à convaincre le Japon de rejoindre la coalition maritime internationale dans le détroit d’Hormuz ni à se réconcilier avec la République de Corée.
La Mongolie - changement de cap des États-Unis
Photo: Reuters
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Le choix de la Mongolie comme l’un des 5 pays de la première tournée de Mark Esper (à droite) en tant que secrétaire de la Défense, a retenu toute l’attention du public. Lors de sa visite, il s’est entretenu avec son homologue Nyamaagiin Enkhbold et avec le président Khaltmaa Battulga, qui avait été reçu à la fin du mois de juillet par Donald Trump à la Maison Blanche. A noter que le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton avait aussi effectué en juillet une visite en Mongolie.
La Mongolie est depuis longtemps un partenaire militaire important des États-Unis qui a notamment soutenu leurs opérations en Irak et en Afghanistan. Oulan Bator entretient de bonnes relations avec Pyongyang, ce dont Washington pourrait profiter s’il entend reprendre les négociations sur la dénucléarisation toujours dans l’impasse. Vaste pays peu densément peuplé, la Mongolie revêt aux yeux de Washington une importance stratégique croissante, du fait notamment de sa position entre la Chine et la Russie.
La première tournée en Asie du chef du Pentagone a pour but de consolider les relations entre les États-Unis et leurs alliés asiatiques et de réaffirmer leur présence et leur rôle dans cette région stratégique.