Les relations américano-indiennes se réchauffent

(VOVworld)- Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a effectué mercredi une visite officielle de 2 jours en Inde. Il s’agit de sa première visite dans le deuxième pays le plus peuplé du monde depuis la nomination de son nouveau premier ministre, Narendra Modi, en mai dernier. Ce jeudi, le chef de la diplomatie américaine et son homologue indien Sushma Swaraj devraient présider le 5ème dialogue stratégique annuel entre les deux pays dont l’objectif est de réchauffer leurs relations bilatérales. Les deux parties parviendront elles à aplanir leurs différends pour atteindre cet objectif?
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Le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Photo:internet

Les relations américano-indiennes seraient l’un des partenariats les plus solides au 21ème siècle. C’est ce qu’a déclaré il y a 4 ans le président américain Barack Obama. Or, jusqu’à présent, ce partenariat piétine. Ainsi, ce déplacement de John Kerry est très attendu pour pouvoir doper la coopération bilatérale dans la défense, renforcer la présence de grands groupes américains dans le nucléaire civil indien et profiter du soutien de cette puissance asiatique pour le règlement des problèmes régionaux.

Vers des intérêts stratégiques

Avant son déplacement en Inde, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a estimé que promouvoir les relations d’amitié avec l’Inde constitue une priorité stratégique des Etats-Unis et ce partenariat de longue date était sur le point de connaître «une transformation historique». En effet, l’Inde a son nouveau gouvernement alors que John Kerry a explicitement déclaré soutenir les nouvelles politiques de développement du Premier ministre  Narendra Modi. Par ailleurs, l’amiral Samuel Locklear, commandant des forces américaines en Asie-Pacifique a déclaré que Washington voulait intensifier sa coopération militaire avec New Deli et que l’Inde devrait jouer un rôle plus actif en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est où l’attitude éprouvée par Pékin concernant ses conflits territoriaux avec certains pays de la région devient préoccupante.

Sur le plan économique, la valeur des échanges commerciaux bilatéraux a atteint 100 milliards de dollars. Les deux pays souhaitent multiplier par 5 ce chiffre à l’avenir. L’Inde espère pouvoir capter davantage d’investissements américains. Pour y parvenir, New Delhi a annoncé ouvrir davantage son secteur de l’assurance et celui de la défense aux capitaux étrangers. Désormais, les investisseurs étrangers pourront détenir jusqu’à 49% des capitaux des co-entreprises s’ils se lancent dans l’industrie indienne de la défense contre 26% comme auparavant. De plus, lors de leur 5ème dialogue stratégique annuel, Américains et Indiens discuteront de leur coopération dans la production du Javelin, un lance-missile anti-char de nouvelle génération, et dans le développement des drones. L’Inde souhaite doper la coopération bilatérale dans l’exploitation des gaz de schiste tandis que les Etats-Unis s’emploient à augmenter leurs exploitations et leurs investissements en Inde.

Mais les entraves sont importantes

Les intérêts communs sont importants mais les entraves à franchir sont aussi de taille. C’est pourquoi la tâche de John Kerry ne sera pas facile. Il devra d'abord faire oublier à Narendra Modi que les Etats-Unis lui ont refusé un visa pendant 9 ans, en raison d'émeutes anti-musulmanes ayant fait plus de 1.000 morts dans l'État du Goujarat qu'il dirigeait à l'époque. Puis, dissiper les tensions nées entre les deux pays après l'arrestation, l'an dernier, d'une diplomate indienne à New York. Celle-ci a été soupçonnée d'avoir sous-payé son employée de maison. L'affaire avait provoqué une tempête diplomatique entre les deux pays. De son côté, le Premier ministre indien, dès son arrivée au pouvoir, a entériné l’accord pour la fondation de la Banque pour le développement des pays émergeants Brics (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud et Chine). Cette banque est considérée comme un contre-poid aux Institutions financières internationales dirigées par les Etats-Unis et les Occidentaux. A tout cela viennent s’ajouter leurs différends concernant le protectionnisme commercial ou encore la propriété intéllectuelle.

Suite à cette visite de John Kerry, ce mois-ci, le secrétaire américain à la défense Chuck Hagel se rendra, lui aussi, en Inde. Le chef du gouvernement indien effectuera, quant à lui, une visite officielle aux Etats-Unis en septembre prochain à l’invitation du président américain Barack Obama. Les relations américano-indiennes amorcent-elles un réchauffement propice à un avenir plus calme? Tout dépendra de ces visites./.

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