L’escalade des tensions États-Unis - Iran et ses conséquences dangereuses

(VOVWORLD) - Le monde entier regarde en direction de l'Iran depuis l'attaque américaine, sur le sol irakien, contre le général iranien Qassem Soleimani le 3 janvier. L’assassinat du puissant général, décrit comme le numéro 2 d'Iran, risque fort de mettre le feu aux poudres, l'Iran ayant appelé à venger la disparition de ce haut commandant des Gardiens de la Révolution. L'hypothèse d'une guerre États-Unis-Iran est même envisagée.
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Une éventuelle guerre locale

Sur fond de tensions accrues entre Téhéran et Washington, les observateurs estiment hautement probable un affrontement militaire entre les deux pays. Téhéran a promis une «riposte militaire», une «dure vengeance» pour la mort de son général, une frappe «au bon moment et au bon endroit». En plus des grandes manifestations, des attaques à la roquette visant les ambassades américaines, Téhéran pourrait galvaniser les milices populaires dans toute la région, qui ont été formées par l’ancien chef de la Force al-Qods, force spéciale des Gardiens de la Révolution iraniens.

L’Arabie Saoudite et Israël, les deux grands alliés des États-Unis dans la région, pourraient s’attendre à d’éventuelles représailles de la part de l’Iran ou des groupes armés de la région alignés sur Téhéran, parmi lesquels le Hezbollah au Liban ou encore le Hamas et le Jihad islamique dans la bande de Gaza. Par la voix de son chef Hassan Nasrallah, le Hezbollah a assuré le 5 janvier que l’armée américaine allait «payer le prix ». Le juste châtiment visera la présence militaire américaine dans la région : les bases militaires américaines, les navires militaires, chaque officier et soldat dans la région, a-t-il martelé.

Craignant pour ses soldats et ressortissants dans la région, Washington a décidé de déployer quelque 3.500 militaires supplémentaires au Moyen-Orient pour renforcer la sécurité de ses positions dans la région. «Œil pour œil, dent pour dent», la région se préparerait à un nouveau tourbillon de violence.

L’accord sur le nucléaire iranien suspendu dans le vide

La mort de Qassem Soleimani semble présager celle de l’accord de Vienne de 2015. Téhéran a annoncé le 5 janvier la «cinquième et dernière phase» de son plan de réduction de ses engagements en matière nucléaire, affirmant qu’il ne se sentait désormais plus tenu par aucune limite «sur le nombre de ses centrifugeuses». Loin d’être parfait, l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 avait également l’objectif de favoriser le dialogue entre la république islamique et l’Occident. Sa résiliation risque donc d’amorcer une nouvelle course à l’arme nucléaire à l’échelle régionale et mondiale.

Une hausse spectaculaire du prix du pétrole et la crainte d’une troisième guerre mondiale

Le regain de tensions entre l'Iran et les États-Unis a fait enfler les prix du pétrole. Le baril pourrait atteindre 80 dollars si l'escalade des tensions géopolitiques perturbe les approvisionnements en brut du Moyen-Orient, ont déclaré vendredi 3 janvier à la chaîne CNBC, des analystes de l’Eurasia group, spécialisés dans le conseil en matière de risques politiques.

La crainte d’une troisième guerre mondiale plane dans les esprits, notamment sur les réseaux sociaux. Pour les jeunes Américains, la perspective d’une telle guerre évoque aussi la crainte d’être appelés pour rejoindre les rangs de l’armée. Le site du Selective Service System (SSS), agence gouvernementale gérant la conscription aux États-Unis, était inaccessible le 4 janvier en raison d'un trafic trop important après l'opération américaine menée en Irak la veille. Aux Philippines, le président Rodrigo Duterte a ordonné le 5 janvier aux militaires de préparer des navires et des avions pour évacuer les travailleurs philippins du Moyen-Orient à tout moment. La République de Corée a aussi préparé un plan pour protéger ses ressortissants dans cette région. Ces derniers jours, de nombreux dirigeants mondiaux ont appelé les parties concernées au calme et à la retenue, pour éviter une nouvelle escalade dangereuse des tensions qui pourrait amener à une guerre dévastatrice dans la région du Moyen-Orient toujours instable.

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