(VOVWORLD) - Le Parti communiste vietnamien est en plein processus de réforme politique. Lors de son 13e Congrès national, il a décidé d’axer cette réforme sur la poursuite de l’édification et du perfectionnement d’un État de droit socialiste qu’il entend bien diriger lui-même. Le terme «poursuite» est à souligner, puisqu’il se rapporte à une œuvre qui a commencé en 1945, au moment de création de la République démocratique du Vietnam.
Le président de la République Nguyên Xuân Phuc lors d’un colloque sur l’édification d’un État de droit socialiste au Vietnam, le 11 décembre 2021 (photo: VOV)
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La révolution vietnamienne est guidée par «le drapeau de l’indépendance nationale liée au socialisme». Ainsi en ont décidé le Président Hô Chi Minh et le Parti communiste vietnamien. Pour édifier un pays riche, puissant, démocratique et avancé, ces derniers ont choisi de concilier le marxisme-léninisme avec ce qui se faisait de mieux à l’étranger. C’est du moins l’avis de Tào Thi Quyên, professeur associée à l’institut État et Droit, relevant de l’Académie politique nationale Hô Chi Minh.
“Toute sa vie, Hô Chi Minh aura poursuivi l’idéal d’un État de droit. En effet, sur son chemin à la recherche d’une voie pour le salut national, il a accédé très tôt à la pensée progressiste de la révolution bourgeoise européenne, pensée qu’il a adaptée de façon créative et ingénieuse aux conditions spécifiques du Vietnam. Le principe qu’il a retenu est que l’État et tous ses pouvoirs doivent réellement appartenir au peuple», explique-t-elle.
Aussitôt après avoir proclamé l’indépendance et donné naissance à la République démocratique du Vietnam, le 2 septembre 1945, le Président Hô Chi Minh et le Parti communiste vietnamien se sont mis à diligenter les préparations des premières élections législatives de 1946, à la suite desquelles la première Constitution du Vietnam indépendant a été promulguée, garante d’un État dont le fonctionnement est à la fois démocratique, constitutionnel et légal. Mais c’est en 1991, lors du deuxième plénum du comité central du Parti, 7e exercice, que la notion d’État de droit socialiste a été évoquée pour la première fois. Elle sera reprise dans tous les documents ultérieurs du Parti et notamment dans le Programme politique d’édification nationale dans la période de transition vers le socialisme, qui a été amendé en 2011.
Cette notion a été précisée dans la Constitution de 2013. «L’État de la République socialiste du Vietnam est un État de droit socialiste du peuple, par le peuple et pour le peuple. La République socialiste du Vietnam a pour souverain le peuple auquel appartiennent tous les pouvoirs de l’État, le peuple ayant pour fondement l’alliance entre la classe ouvrière, la classe paysanne et l’intelligentsia. Les pouvoirs de l’État sont unifiés et font l’objet d’une répartition, d’une coordination et d’un contrôle réciproque entre les organes étatiques dans l’exercice des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire», y est-il écrit. La même Constitution précise également quels sont les droits de l’homme et du citoyen que l’État de droit socialiste du Vietnam s’engage à protéger, comme l’affirme Nguyên Si Dung, ancien vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale.
“La Constitution de 2013 prend acte de tous les droits de l’homme et du citoyen répondant aux normes internationales. C’est-à-dire que les Vietnamiens jouissent des droits dont jouissent les habitants des pays les plus avancés au monde. Cette Constitution va tellement loin qu’elle ne limite les droits de l’homme et du citoyen que dans quatre cas de figure: atteinte à la défense et à la sécurité nationales, à l’ordre et à la sûreté sociale, à l’éthique sociale et à la santé publique. Mais même dans ces quatre cas de figure, les droits humains ne peuvent être limités que par des documents en vigueur de l’Assemblée nationale», souligne-t-il.
Lors de son 13e Congrès national, le Parti a insisté sur la nécessité de promulguer une stratégie sur l’édification et sur le perfectionnement de l’État de droit socialiste vietnamien jusqu’en 2030, avec une vision pour 2045. C’est le président de la République, Nguyên Xuân Phuc, qui est chargé de piloter la rédaction de cette stratégie.
«C’est une nécessité absolue pour l’État vietnamien d’évoluer vers un État de droit socialiste. C’est aussi le souhait et le choix du peuple, qui sont conformes à la tendance de développement nationale», a-t-il maintes fois déclaré.
L’édification d’un État de droit socialiste est l’élément essentiel permettant de maintenir et de garantir l’exercice efficace du pouvoir politique, et de la participation réelle du peuple à la gestion et au contrôle de l’appareil étatique. Tout en limitant les abus de pouvoir, ce travail met en valeur la vitalité et la créativité du peuple dans l’édification et la défense du pays.