(VOVworld)- Il est indéniable qu’en 2013, l’Europe aura déployé de gros efforts pour sortir de la crise économique. Les politiques d’austérité, longtemps considérées comme étant la seule issue possible, cèdent de plus en plus le pas à un retour à la croissance, lequel ne va pas sans une certaine prise de risque sur le plan budgétaire. Mais l’embellie annoncée n’est pas encore arrivée, et le marasme dans lequel le vieux continent reste plongé n’est pas sans conséquence sur le plan politique, aussi bien au sein de chaque pays qu’en termes de politique extérieure globale.
Selon les statistiques, le PIB de l’Union Européenne a augmenté de 1,1%, en glissement annuel, au deuxième trimestre de cette année. Dans 17 pays de la zone euro, la confiance des consommateurs et des entreprises a augmenté. En termes de croissance, enfin, l’Allemagne et la France restent toujours en tête.
Mener plusieurs réformes majeures dans le domaine économique
L’Europe n’est pas encore sortie de la crise. Elle a pourtant procédé à des réformes majeures et pris des mesures énergiques: union bancaire, lutte contre l’évasion fiscale, création d’emplois pour les jeunes travailleurs... Selon ces experts, ces décisions devraient commencer à faire effet en 2014.
Si l’on s’en réfère à la croissance, on constate qu’en 2013, la crise s’est ralentie. Les 2 économies locomotives de l’Europe que sont l’Allemagne et la France résistent bien. Quant aux économies gravement affectées par la crise comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce, elles ont passé le cap le plus difficile. Mais rien n’est simple, notamment en matière de lutte contre le chômage.
La politique extérieure et la stabilité politique sont affectées
La crise économique a exercé des impacts négatifs sur les politiques extérieures de l’Union Européenne en 2013. Plusieurs pays ont dû consacrer toutes leurs ressources au développement économique, en délaissant des questions majeures, d’ordre sociétal, au risque de laisser émerger des tendances nationalistes. En France, le Front National de Marine Le Pen, ouvertement europhobe, a le vent en poupe. En Allemagne, la polémique sur l’aide accordée aux pays membres de l’Union Européenne affectés par la crise bat son plein… De manière générale, les difficultés économiques qui affectent les pays européens exercent des impacts sur la solidarité, mais aussi sur l’attractivité de l’Union. Dernier évènement en date, le sommet de Vilnius, au cours duquel plusieurs pays d’Europe de l’Est ont refusé de faire leur entrée dans l’Union Européenne, notamment l’Ukraine, qui se retrouve déchirée entre deux pôles d’influence: la Russie, qui entend bien conserver tout son poids dans la région, et l’Europe, donc, mais une Europe qui fonctionne au ralenti.
Les politiques d’austérité qui ont été adoptées se révèlent également lourdes de conséquences, notamment en termes de taux de chômage: 27% en Espagne et en Grèce, soit le niveau de la grande dépression américaine. Les économies européennes sont dans un cercle vicieux. L’austérité oblige à réduire le train de vie, accentue le chômage et provoque, in fine, un mécontentement grandissant.
Accorder la priorité au rétablissement économique d’ici 2 ans
Selon les prévisions les plus optimistes du Fonds Monétaire International et de la Banque Centrale Européenne, le redressement des économies européennes pourrait se produire fin 2014 ou début 2015. Si ce redressement tant souhaité tarde trop à survenir, ce sont les partis nationalistes et extrémistes qui en engrangeront les bénéfices, et alors, c’en sera fait de l’Union et de la zone euro. Autant dire que l’Union Européenne doit absolument renouer avec la croissance. C’est pour elle une question de vie ou de mort. En mai 2014, 390 millions d’électeurs européens éliront le nouveau parlement européen, dans un scrutin qui décidera de la physionomie et de l’avenir de l’UE.
Tout en renouant avec la croissance, l’Europe doit renouer avec la confiance. C’est sans doute la seule issue qui s’offre à elle./.