(VOVworld) - L’Ukraine se retrouve à nouveau sur la corde raide. Les élections organisées par les séparatistes dans les régions orientales du pays n’ont bien évidemment fait qu’envenimer la situation, d’autant plus que Kiev a réagi en envoyant de nouvelles troupes sur place, en abolissant le statut des régions indépendantistes et leur coupant toute aide budgétaire.
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La fondation des 2 républiques autoproclamées de Donetsk et de Lugansk en février dernier a déclenché une crise dont l’issue paraît de plus en plus aléatoire. Deux mois après, Kiev lançait une campagne militaire contre les indépendantistes. Une loi prévoyant un statut spécial pour le Donbass, qui englobe Donetsk et Lugansk, a été adoptée par l’Assemblée Nationale ukrainienne le 16 septembre dernier, suite à l’obtention 10 jours avant d’un accord de cessez-le-feu baptisé accord de Minsk. En vertu de cette loi, le Donbass a le droit d’utiliser le russe ou n’importe quelle autre langue et peut aussi organiser les élections locales le 7 décembre prochain. Et c’est justement là que le bât blesse: les 2 républiques autoproclamées ont tenu des élections pour choisir leurs propres dirigeants le 2 novembre dernier.
Les autorités ukrainiennes ont condamné ces élections qu’elles considèrent comme illégales, rejointes en cela par les Etats-Unis, l’Union Européenne et l’OTAN.
Les parties belligérantes s’entre-accusent
Aussitôt après la publication des résultats des élections du 2 novembre, le président Pétro Porochenko a abrogé la loi sur le statut spécial des régions de l’est, accusant les séparatistes de non-respect de l’accord de Minsk. Mais il a aussi décidé d’envoyer de nouvelles troupes sur place, non sans avoir, au préalable, annoncé que les régions incriminées n’avaient plus aucune aide budgétaire à attendre de Kiev.
De leur côté, les chefs séparatistes ont accusé Kiev d’avoir violé l’accord de paix en abrogeant la loi sur le statut spécial accordé aux régions de l’est. Ils estiment en outre que la loi prévoyant une amnistie pour toute personne ayant participé à des combats doit absolument être adoptée.
Une crise qui risque d’empirer
Il est parfaitement clair que les séparatistes n’ont nullement l’intention de renoncer à leurs ambitions et qu’à la rigueur, les divergences politiques qui se sont fait jour à l’occasion des élections législatives ukrainiennes du 26 octobre dernier les confortent dans leur position. En effet, autant le président Petro Porochenko semble disposé à recourir à la diplomatie, autant son Premier Ministre Arseni Iatseniuk est résolu à en découdre, l’arme au poing.
Naturellement, en apportant leur soutien au scrutin du 2 novembre, les Russes n’ont fait que jeter de l’huile sur le feu, en suscitant l’ire de Kiev, bien sûr, mais aussi de l’Occident. Il est d’ailleurs à craindre que les Etats-Unis et l’Union Européenne n’en profitent pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie, et qu’en reprenant leur campagne militaire à l’est, les autorités ukrainiennes ne donnent un véritable coup de grace à l’accord de Minsk.
Un an après le départ du président Viktor Yanukovitch, les Ukrainiens souhaitent ouvrir une nouvelle page de leur histoire en se rapprochant de l’Europe. Mais actuellement, le pays s’enlise dans la crise. L’économie nationale est à bout de souffle. Quant aux habitants des régions de l’est, ils se retrouvent pris entre marteau et enclume, sans autre horizon que la ruine et le désespoir./.