(VOVWORLD) - Pour la deuxième fois en un mois, le 13 août 2019, le navire d’exploration chinois Haiyang Dizhi 8 et des escorteurs ont violé la zone économique exclusive du Vietnam en mer Orientale. Ces agissements portent atteinte à la souveraineté du Vietnam et aux intérêts d’autres pays.
Les derniers agissements chinois en mer Orientale ont suscité un tollé au Vietnam et dans le monde et la communauté internationale craint que cette situation ne dégénère. Le Vietnam a exigé de la Chine qu’elle retire immédiatement sa flotte des eaux vietnamiennes et qu’elle respecte la souveraineté nationale du Vietnam reconnue par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 et le droit international.
La communauté internationale s’insurge contre les activités illégales de la Chine
Le professeur Alexander Vuving. Photo: AP
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Selon le professeur Alexander Vuving du Centre d'études sur la sécurité en Asie-Pacifique (APCSS) des États-Unis, les activités de la Chine exacerbent les tensions dans la région Asie-Pacifique.
«Les derniers agissements de la Chine montrent que Pékin ne renoncera pas à son ambition expansionniste en mer Orientale. Si l’on ne fait rien pour l’arrêter, la Chine l’emportera sur le droit international».
A ce jour, le Vietnam persiste à rechercher des solutions par les voies pacifiques et appelle les pays riverains à se montrer solidaires. D’après plusieurs experts étrangers, l’opinion univoque de la communauté internationale sur la question pourrait constituer une pression pour contraindre la Chine à respecter le droit international. Alexander Vuving explique :
«Les pays riverains, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, et tous les autres pays partageant des intérêts en mer Orientale devraient renforcer leur coopération militaire et multiplier des opérations communes de patrouille aux fins de faire respecter le droit international dans cette zone. Tous les pays devraient s’unir pour contrer l’expansion chinoise en mer Orientale, notamment dans la zone illégitimement revendiquée par elle sous l’appellation «ligne en neuf traits».
Des agissements inacceptables
La plateforme pétrolière DK1 dans la zone entourant le récif corallien de Tu Chinh (Vanguard Bank) |
La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 stipule que toutes les activités d’exploration et d’exploitation de ressources naturelles dans la zone économique exclusive et sur le plateau continental d’un État côtier sont soumises à autorisation de ce dernier.
De toute évidence, les activités d’exploration géologique effectuées par le bateau Haiyang Dizhi 8 dans la zone entourant le récif corallien de Tu Chinh (Vanguard Bank), contreviennent à la convention onusienne mais aussi à la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale (DOC) dont la Chine est signataire.
Rappelons que depuis juin 2012, la Chine s’est engagée à 10 reprises à maintenir un environnement pacifique et à promouvoir la paix et la stabilité en mer Orientale. Dans son Livre blanc sur la défense publié le 24 juillet dernier, la Chine a une nouvelle fois pris l’engagement de ne jamais violer la souveraineté nationale d’un pays tiers. Or, la réalité est tout autre. En transgressant le droit international et ses propres engagements, la Chine met en danger sa crédibilité sur la scène internationale.