Mossoul : le spectre d'une crise humanitaire majeure

(VOVworld) - Voilà maintenant près de deux semaines que les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale, ont déclenché une offensive visant à reprendre Mossoul des mains de Daech. Au stade actuel, les Nations unies redoutent que cette bataille déclenche une crise humanitaire sans précédent. Il faut dire que plus d’un million de personnes vivent encore dans ce dernier grand fief du groupe Etat islamique.

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Des dizaines de milliers  de soldats des forces fédérales et de combattants kurdes irakiens sont impliqués dans cette bataille, la plus importante en Irak depuis l’intervention américaine de 2003. Photo: REUTERS

Cette offensive, cruciale, a été lancée le 17 octobre. Des dizaines de milliers  de soldats des forces fédérales et de combattants kurdes irakiens sont impliqués dans cette bataille, la plus importante en Irak depuis l’intervention américaine de 2003.

Une offensive qui gagne du terrain

10 jours après le début des opérations, les unités d'élite irakiennes du contre-terrorisme (CTS) continuent à gagner du terrain dans la banlieue de Mossoul, bastion irakien de l’Etat islamique. Ils sont désormais à seulement cinq ou six kilomètres de la ville et espèrent effectuer d’ici peu leur jonction avec les autres forces en présence pour lancer un grand assaut. Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de la ville, mais sur le front sud, les forces fédérales ont encore du chemin à parcourir avant d'atteindre sa banlieue. L’objectif de cette opération est de reconquérir Mossoul, mais aussi de barrer la route de la Syrie à l’Etat islamique. Jusqu’à présent, quelque 90 villages ont été libérés. Mais, il reste encore de 4 mille à 8 mille djihadistes lourdement armés repliés dans la ville.

Les civils, pris entre deux feux

C’est en 2014 que le groupe Etat islamique s’était emparé de Mossoul pour en faire sa “capitale irakienne”. Que les djihadistes en viennent à perdre ce dernier fief et c’en sera fini de leur ambition de fonder un Etat. Autant dire qu’ils sont prêts à défendre Mossoul avec l’énergie du désespoir et qu’il est donc à redouter qu’ils ne commettent des actes barbares ou qu’ils ne prennent des civils comme boucliers humains pour entraver la progression des forces irakiennes.       

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D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, une dizaine de milliers de civils auraient fui Mossoul et ses environs. Photo: REUTERS

D’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, une dizaine de milliers de civils auraient fui Mossoul et ses environs. Mais plus d’un million vivent toujours sous le joug de l’Etat islamique, littéralement pris entre deux feux. Impossible pour eux de fuir. Les djihadistes auraient déjà exécuté des dizaines de personnes et il est à craindre que ce ne soit que le commencement.     

Une crise humanitaire quasi-inéluctable

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a fait savoir qu’il était prêt à distribuer des abris d’urgence, des produits de première nécessité et des médicaments aux civils qui se trouvaient encore à Mossoul. Oui mais où? Où faire parvenir cette aide ? A quel point précis ?   

Lorsque les assaillants atteindront les portes de la ville, il est bien probable, sinon inéluctable, qu’ils se retrouvent confrontés au spectacle d’une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Pas sûr que l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête des pauvres civils de Mossoul ait résisté jusque-là...      

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