(VOVWORLD) - La tension est montée d’un cran ces derniers jours au Moyen-Orient suite à l’annonce par la Palestine qu’elle se retirait de tous les accords et ententes signés avec les États-Unis et Israël. Il semble que le spectre d’un conflit resurgisse dans cette région, plongée depuis plusieurs décennies dans le chaos.
Le président palestinien Mahmoud Abbas (gauche) et le Premier ministre Mohammad Shtayyeh lors d’une réunion à Ramallah, en Cisjordanie, le 19 mai. Photo : Time of Israel
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Le processus de paix au bord de l’effondrement
Le 20 mai, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré se retirer des accords et ententes conclus avec les gouvernements américain et israélien, en ce compris ceux portant sur la sécurité. Il estime qu’en continuant d’annexer des territoires en Cisjordanie, Israël viole chacun de ces accords.
Signés respectivement à Oslo en 1993, à Hébron en 1997 et à Wye River en 1998, ces accords ont jusqu’à présent permis de protéger les Israéliens et de maintenir le contrôle politique de l’Autorité palestinienne sur la Cisjordanie. Si la Palestine s’en retire pour de bon, le processus de paix au Moyen-Orient partira en fumée.
Cette perspective ouvre la voie à une confrontation directe entre Israël, la force occupante, et toutes les composantes du peuple palestinien.
Elle ravive les craintes d’une troisième Intifada, un nouveau soulèvement palestinien, comme ce fut le cas en 1987 et en l’an 2000.
Les Palestiniens acculés dans l’impasse
Depuis quelques années, la question israélo-palestinienne n’intéresse plus vraiment la communauté internationale, laquelle semble plus soucieuse du sort de l’Iran, une puissance émergente et de sa rivalité avec l’Arabie saoudite. Pour défendre Riyad, son meilleur allié au Moyen-Orient, les États-Unis se sont rapprochés d’Israël et des pays du Golfe dans la lutte contre leur ennemi commun, l’Iran.
La nouvelle donne géopolitique au Moyen-Orient et le soutien des États-Unis laissent entendre à la Palestine qu’aucun pays ne sera plus capable ni tenté d’anéantir le projet d’Israël d’annexer une grande partie de ses territoires en Cisjordanie. Pour attirer l’attention de la communauté internationale, le président Mahmoud Abbas n’a pas eu d’autre choix que de mettre fin à sa coopération sécuritaire avec Israël.
La situation est d’autant plus explosive que tandis que les Palestiniens et les Israéliens sont sur le pied de guerre, les tensions montent également entre les États-Unis et l’Iran dans le golfe Persique. Et comme au Moyen-Orient, tous problèmes et tous protagonistes sont interconnectés, n’importe quel incident pourrait mettre le feu au poudre.