(VOVworld) – Le Premier Ministre birman Thein Sein devait arriver ce mardi en Belgique, 4^ème étape de sa tournée dans 5 pays de l’Union européenne. Parti la semaine dernière, il a déjà foulé le sol norvégien, finlandais et autrichien. Après la Belgique, il se rendra en Italie. C’est la première tournée européenne de Thein Sein en tant que président du Myanmar, dans l’espoir de concrétiser des opportunités de coopération avec l’Occident.

Thein Sein avait déjà rencontré les dirigeants des 5 pays européens précités en marge du sommet Asie-Europe à Vientiane, au Laos, fin 2012. Des officiels de ces pays sont aussi venus au Myanmar pour évoquer des pistes de coopération possible. La Norvège compte parmi les pays qui soutiennent le plus vigoureusement le Myanmar. Aussi, en visite à Oslo, le président Thein Sein a sollicité de l’aide pour développer son pays, protéger l’environnement, tout en proposant une coopération économique. En Autriche, le chef de l’Etat birman a estimé que l’insuffisance de capitaux et de technologies modernes dans son pays résultait des sanctions économiques imposées depuis une vingtaine d’années. Le président autrichien Heinz Fischer s’est montré compréhensif, promettant de soutenir tout pays qui s’engage dans un processus de réforme. Au seuil de sa visite en Belgique, où il doit rencontrer des hauts officiels européens, Thein Sein a appelé l’Union européenne à lever la totalité des sanctions à l’encontre de son pays.

Le président birman Thein Sein et le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, le 26 février à Oslo

Il y va de l’intérêt du Myanmar de consolider sa relation avec l’Union européenne. Plus que jamais, il a besoin de ressources pour se construire. Pour le moment, le montant total des investissements européens au Myanmar n’est que de 3 milliards et demi de dollars. Le pays souhaite voir ce chiffre se majorer. Il veut aussi bénéficier de technologies et surtout du savoir-faire européen en matière de management. En réponse, fort de sa position géographique favorable, de ses ressources naturelles et humaines, de son marché quasi-inexploité, le Myanmar peut tout à fait attirer les investisseurs européens.

Les liens entre le Myanmar et l’Occident se sont réchauffés depuis le lancement, par le président Thein Sein, de réformes impressionnantes en 2011. Le régime birman a libéré des centaines de prisonniers, dont politiques, encouragé la liberté de la presse, autorisé les opposants à participer à la vie politique en ouvrant le pays à l’investissement extérieur. Reconnaissant ces efforts, l’Union européenne a suspendu, en avril 2012, toutes ses sanctions, à l’exception de l’embargo sur les armes. En plus, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a promis au Myanmar plus de 100 millions de dollars d’aides publiques au développement et l’Union européenne a inauguré son bureau de représentation à Yangon. En septembre 2012, la Commission européenne a accepté d’attribuer au Myanmar le statut des préférences commerciales, qui impliquent à la fois exemption de taxes et de quotas d’entrée sur le marché européen, à partir de 2013. Et pour couronner le tout, le Club de Paris a effacé 6 milliards de dollars d’anciennes dettes.

Tous ces beaux élans ne sont pourtant pas l’unique relation entre l’Union européenne et le Myanmar, à qui, il est reproché sa gestion du conflit dans l’Etat de Kachin, au Nord, et le différend entre bouddhistes et musulmans dans l’Etat de Rakhine, à l’Ouest.

Fin juin dernier, l’opposante emblématique du Myanmar, Aung San Suu Kyi, s’est rendue en Europe lors d’une visite considérée comme un jalon important dans le processus politique de son pays. Cette tournée du président Thein Sein, 10 jours en tout, montre une nouvelle fois la volonté du Myanmar de renforcer une coopération mutuellement avantageuse avec le vieux continent. A une plus grande échelle, elle permettra de renforcer les liens entre l’Union européenne et l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est, dont le Myanmar est un membre actif.