(VOVWORLD) - Malgré les menaces des États-Unis, le vice-Premier
ministre chinois Liu He se rendra bien ce jeudi 9 mai à Washington pour tenter
de trouver un compromis sur le conflit commercial qui oppose les deux
superpuissances. Dimanche le président américain avait annoncé une hausse des
taxes douanières sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises. Lancé trois
jours avant la tenue des négociations à Washington, cet avertissement semble
être une stratégie de Donald Trump pour accentuer la pression sur les
négociateurs chinois.
Photo d'illustration
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Le président américain menace de passer de 10
à 25 % les droits sur les 200 milliards de dollars d’importations en
provenance de Chine dès le 10 mai.
Il s’est également dit prêt à taxer à hauteur
de 25 % les 325 milliards de dollars d’exportations chinoises qui
échappent pour le moment aux mesures punitives américaines.
Les réactions
Les Bourses mondiales ont vu rouge dès lundi. Aux
États-Unis, le S&P 500 a baissé d’1,6% tandis que les marchés de Shanghai
et Shenzhen sont tombés de 5,3% et 5,56%.
La Banque centrale chinoise a du injecter 41
milliards de dollars en réduisant le taux de réserve obligatoire de certaines
banques. À ce jour, les droits de douane taxés à 10% pénalisent déjà 0,5% de la
croissance chinoise. Selon Bloomberg Economics, si ces droits devaient passer à
25%, les pertes pourraient s’élever à 0,9%. Pékin a manifesté son
mécontentement et a refusé de négocier sous la menace. Même si le vice-Premier
ministre chinois Liu He, principal négociateur a décidé de se rendre à Washington,
il a aussi la possibilité sur place de
poursuivre ou de mettre un terme à ces négociations.
La
stratégie de Trump
L’annonce de Donald Trump a surpris les
experts car les deux pays avaient fait part, ces derniers jours, de leur
optimisme quant à la possibilité de trouver un compromis. Ce n’est pas la
première fois que le locataire de la
Maison Blanche brandit la menace d’augmenter les droits de douane pour contraindre Pékin à
accepter les exigences américaines.
En septembre 2018, juste avant la visite de
Liu He aux États-Unis, Donald Trump avait déjà déclaré vouloir imposer 10% de
taxes sur les 200 milliards de dollars d’importations chinoises pour punir
la Chine de ne pas corriger ses pratiques commerciales jugées déloyales. Pékin
avait répliqué en augmentant les taxes appliquées sur les 110 milliards de
dollars de marchandises américaines. Xi Jingping avait mis fin aux négociations
bilatérales en annulant le déplacement de Liu He aux États-Unis. La guerre
commerciale entre les deux puissances économiques a été suspendue à partir de
décembre 2018 lorsque Donald Trump et Xi Jingping ont décidé de reprendre les négociations.
Certaines avancées importantes avaient été observées à l’exclusion de blocages
concernant la propriété intellectuelle et les transferts forcés de technologie.
Donald Trump est certain que l’économie
florissante des États-Unis lui permet de faire plier la Chine en jouant la carte
de l’escalade, estimant que dans cette guerre, Pékin aurait plus à perdre que
lui. Si le président américain répète à l'envie que la forte croissance
américaine place les États-Unis en position de force, il va sans dire que la
poursuite de cette guerre commerciale pèserait également sur l’économie
américaine. Dans ces conditions, il semblerait que les deux pays aient un
mutuel intérêt à trouver un compromis.