(VOVworld) - La RPD de Corée s’est targuée, ce dimanche 24 avril, d’avoir réussi la veille un tir de missile balistique mer-sol depuis un sous-marin. Il s’agirait de son 3ème tir de missile. Voilà en tout cas qui ne devrait pas arranger la situation en péninsule coréenne.
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Un arsenal nucléaire en perpétuel renforcement
Ce tir de missile balistique à partir d'un sous-marin a été effectué au large des côtes orientales sous la direction du dirigeant nord-coréen Kim Jung-un en personne. Ce dernier l’a qualifié de “grand succès”, expliquant qu’il donnait à Pyongyang de “nouveaux moyens d'attaque nucléaire”. “La RPD de Corée est désormais en mesure de frapper les dirigeants du régime fantoche sud-coréen et des impérialistes américains quand bon lui semble”, a-t-il ajouté. Réagissant à cette nouvelle démonstration de force nord-coréenne, Jeffrey Lewis, spécialiste en armement à l'Institut Monterey, aux Etats-Unis, a tenu à préciser qu’il ne s’agissait pas d’un faux test. “C'est un test qui est normalement mené dans les premières étapes d'un programme MSBS. Si le régime de Kim Jong-un parvient un jour à maîtriser cette technologie, il faudra vraiment prendre ses menaces au sérieux », a-t-il estimé.
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Ces dernières semaines, Pyongyang a multiplié les tirs de missiles à courte portée. Pour rappel, la RPD de Corée avait tiré le premier avril en mer du Japon un missile balistique, et ce quelques heures après une réunion au cours de laquelle les Etats-Unis, la République de Corée et le Japon avaient décidé de renforcer leur coopération pour empêcher Pyongyang de développer son programme nucléaire. Le 15 avril, un tir de missile Musudan avait été effectué mais cette fois, il s’était soldé par un échec. Selon un responsable militaire sud-coréen, le Musudan est censé pouvoir parcourir 4.000 kilomètres. Une telle portée lui permettrait d'atteindre la République de Corée, le Japon et éventuellement les bases américaines de l'île de Guam, dans le Pacifique. Ce mardi, l'agence sud-coréenne Yonhap estimait que la RPD de Corée était désormais en mesure de tirer un missile Musudan.
Essai après essai, Pyongyang continue d’améliorer ses technologies balistiques, même si la plupart d’entre eux ont échoué, a déploré le président Barack Obama exhortant les Etats-Unis et leurs alliés à prendre au sérieux ce problème.
Un nouvel essai nucléaire ?
Pyongyang n’a pas l’intention d’arrêter ses tirs de missiles et ses essais nucléaires, même si Washington et Séoul abandonnent leurs exervices militaires communs, a déclaré le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Thae Song. Selon les analystes, en multipliant les tirs des missiles, le dirigeant nord-coréen veut se donner une stature de leader suprême et s'attribuer les mérites des réussites de son pays en matière de programmes nucléaire et balistique avant la tenue en mai prochain du congrès du Parti des travailleurs de Corée. Congrès qui sera le premier depuis 36 ans. Les observateurs craignent que Kim Jong-un profite de l’évènement pour déclarer au monde que son pays possèdait des armes nucléaires. Les spéculations vont bon train sur le fait que la RPD de Corée pourrait être tentée de mener un cinquième essai nucléaire avant cet événement. La République de Corée a été maintenue en état d’alerte.
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a ainsi déclaré qu’un tel essai constituerait une surenchère spectaculaire dans la provocation et que Pyongyang devrait faire face à une nouvelle salve de sanctions. Par ailleurs, la Chine a envoyé des troupes à la frontière avec la RPD de Corée. Washington renforce, de son côté, sa défense. Les Etats-Unis vont déployer un système de défense anti-missile pour contrer les menaces venues de la RPD de Corée, bien qu’elles soient modestes, a déclaré Barack Obama.
Face à un éventuel essai nucléaire nord-coréen, la République de Corée, le Japon et les Etats-Unis ont demandé à l’ONU d’imposer des sanctions plus lourdes contre Pyongyang. Il s’agirait notamment d’interdire les exportations de pétrole brut en RPD de Corée et d’exclure la compagnie nord-coréenne Air Koryo de plusieurs pays du monde. La France a aussi exhorté l’UE à adopter de nouvelles sanctions contre Pyongyang.
Théoriquement, la péninsule coréenne est toujours en situation de guerre depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La multiplication des tirs de missiles par Pyongyang la rend plus instable.