(VOVworld)-  François Hollande fête ce mercredi, le 15 août, ses 100 premiers jours à la présidence française. Après sa victoire électorale, le premier socialiste à présider la France après 17 ans de règne de la droite n’aura connu aucun “sommeil du juste”, encore moins de “lune de miel”, tellement la crise que traverse le pays et l’attente de la population sont importantes.

Le président François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Au cours de ses 3 premiers mois à l’Elysée, avec son nouveau gouvernement, le président François Hollande a honoré une série de ses promesses électorales. Au mois de mai, 2 semaines à peine après son élection, il a réduit de 30% le salaire des ministres; annoncé le retrait des troupes françaises en Afghanistan et le recrutement de mille enseignants supplémentaires pour les écoles primaires pour la prochaine année scolaire; et supprimé la circulaire Guéant défavorable aux étudiants étrangers. En juin et en juillet, après la victoire de la gauche aux législatives, le gouvernement de François Hollande a mis en place de nouvelles mesures comme la majoration du SMIC, le rétablissement de l’âge de la retraite à 60 ans pour certains métiers, le plafonnement du salaire des chefs d’entreprises publiques à 450 mille euros par an, ou encore l’augmentation des allocations en faveur des familles ayant des enfants en âge d’aller à l’école. Il a aussi négocié un pacte européen donnant la priorité à la croissance et à l’emploi. Une autre décision hautement symbolique a été prise le 1er août dernier: les salaires du président et du Premier Ministre ont été réduits de 30%.

François Hollande a réellement incarné un président “normal”, modeste et simple

Les Français apprécient les efforts de la nouvelle équipe dirigeante, d’autant plus que François Hollande a réellement incarné un président “normal”, modeste et simple tant dans sa gouvernance que dans sa vie privée, s’opposant complètement à l’image de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Mais évidemment, le désespoir est souvent à la mesure de l’espoir. La population attendait plus du gouvernement qui semble accuser un certain retard. Le plus grand choc de ces derniers temps aura été le licenciement massif au sein de plusieurs grands groupes français, notamment chez Peugeot qui a annoncé la suppression de 8000 emplois. Le gouvernement de François Hollande est accusé d’attentisme face à ces plans de licenciement. Il y a aussi quelques promesses que le nouveau président n’a pas encore réalisées comme par exemple, l’interdiction de l’augmentation du prix de l’essence ou l’imposition des hauts revenus. L’insécurité croissante dans certains endroits en France vient allonger la liste des mécontentements de l’opinion publique.

La morosité de l’économie, dans son ensemble, ne manque pas de frustrer une grande partie des Français. De plus, en souhaitant être un président “normal” qui se met aux côtés du peuple plutôt que du patronnat, en réduisant les rémunérations et en voulant appliquer un impôt surélévé sur les hauts revenus, François Hollande ne peut éviter de se créer de nouveaux “ennemis”.

Le plus grand défi pour François Hollande sera d’être à la fois un président “normal”, “populaire”, et un dirigeant énergique

Cependant, toutes les difficultés qu’il a rencontrées à ce jour ne sont qu’un début. Le chemin à parcourir reste encore long et parsemé d’embûches. Le nouveau gouvernement aura beaucoup à faire. Tout d’abord, dans les 3 prochains mois, il devra empêcher l’augmentation du prix de l’essence; mettre en place un impôt de 75% sur les revenus supérieurs à 1 million d’euros par an; promouvoir la création d’emplois et faciliter l’accès des jeunes au logement. Il devra aussi améliorer la sécurité intérieure. Il y a quelques jours, deux femmes gendarmes ont été tuées à Amiens. La droite a saisi cette occasion pour critiquer la mauvaise politique de sécurité du nouveau gouvernement. Mais plus que tout, le plus grand défi pour François Hollande sera d’être à la fois un président “normal”, “populaire”, et un dirigeant énergique. Il doit réhausser la position de la France au sein de l’Union Européenne, à côté d’une Allemagne forte et saluée par les autres membres grâce à sa stabilité face à la crise économique et financière mondiale.

Le bateau français conduit par le capitaine François Hollande a traversé les premières tempêtes et la plupart des Français souhaitent qu’il ait désormais bon vent. En tout cas, ils font confiance à leur président, espérant qu’il les conduira à travers cette mer houleuse pour arriver à une destination prometteuse.