Photo: Vietnam+

Lors de la quatrième tournée d’inspection, c’est-à-dire en octobre 2023, la Commission européenne avait déjà pris note de progrès significatifs de la part de notre pays…       

Des résultats encourageants…

Les 28 provinces et villes côtières du Vietnam s’emploient toutes à suivre scrupuleusement les recommandations de la Commission européenne. Les navires de pêche sont désormais équipés d’un dispositif de suivi, les produits de la mer sont correctement stockés dans les ports, les règlementations relatives à la pêche sont connues des pêcheurs qui signent même des lettres d’engagement… Les autorités ont en outre renforcé leur arsenal de sanctions en matière de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Et le résultat est là: le nombre de navires en infraction a considérablement diminué.   

La province de Kiên Giang, qui possède l’une des plus grandes flottes de pêche de tout le pays, n’a ainsi relevé aucun cas de navires opérant illégalement depuis le début de l'année, ce qui montre bien que, du côté des pêcheurs, le message a été clairement reçu. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Nguyên Van Dung et Pham Tiên Thinh, tous deux pêcheurs...

«Je rappelle régulièrement aux autres pêcheurs qu’il faut respecter scrupuleusement les réglementations de l'État et les directives des autorités compétentes. Les chalutiers font en sorte de ne pas dépasser les limites des zones maritimes étrangères. Les dispositifs de suivi sont activés en permanence, du reste… Et si le moindre incident survient, on alerte immédiatement les autorités», nous dit le premier.     

«En mer, il est essentiel de respecter pleinement la loi. Si j'enregistre quatre personnes à bord, c’est qu’il y a en a effectivement quatre! Sinon, tous les équipements doivent être là, le suivi de la trajectoire doit être actif 24 heures sur 24, et un message doit être envoyé chaque jour… Et le plus important: il faut éviter de pénétrer dans les eaux étrangères!», confirme le second. 

… qui laissent espérer une levée du «carton jaune»

Il est prévu que les inspecteurs de la Commission européenne commencent leur travaux par des discussions en ligne avec les responsables vietnamiens, l’enjeu étant de savoir si les recommandation émise après la quatrième tournée d’inspection sont bel et bien suivies. Pour Nguyên Quang Hùng, le directeur du département de l'Inspection des pêches du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la réponse ne fait aucun doute… Non contentes de renforcer les sanctions à l’encontre des chalutiers violant les eaux étrangères, les autorités vietnamiennes renforcent les contrôles dans les ports et veillent à une bonne traçabilité des produits… Moyennant quoi, le «carton jaune» n’a plus de raisons d’être…  

«Les forces de l'ordre renforcent les patrouilles, les contrôles et les sanctions administratives, en surveillant de près ce qui se passe dans les zones maritimes qui touchent de près celles des autres pays de la région et en faisant en sorte qu’il n’y ait aucune violation, ni dans un sens, ni dans un autre…», nous assure Nguyên Quang Hùng.

Nguyên Quang Hung. Photo: TTXVN

Le général Bùi Quôc Oai, commissaire politique des garde-côte vietnamiens, estime lui aussi que notre pays peut désormais présenter patte blanche…  

«Les forces de l'ordre et les autorités locales sont résolues. En ce qui concerne les infractions, notre approche consiste à appliquer des sanctions strictes et équitables, tout en faisant preuve de pédagogie», nous indique-t-il.  

Le Vietnam espère donc que cette cinquième tournée d’inspection se soldera par la levée tant espérée de ce «carton jaune»: il y va de la compétitivité  des fruits de mer vietnamiens sur le marché international.