(VOVWORLD) - Six ans après avoir lancé au Vietnam un avertissement sur ses pratiques de pêche sous forme d’un «carton jaune», la Commission européenne effectue du 10 au 18 octobre une 4e tournée d’inspection pour voir quelles mesures ont été prises par notre pays pour lutter efficacement contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Ces contrôles concernent principalement les chalutiers, qui avaient précédemment fait l’objet de recommandations bien précises...
Le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Phùng Duc Tiên. Photo: TTXVN |
Un long parcours…
En l’espace de six ans, notre gouvernement aura pris de nombreuses mesures, qui toutes, visaient à obtenir de la Commission européenne la levée du «carton jaune» imposé en 2017.
Le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Phùng Duc Tiên, qui est également le vice-président de la direction nationale de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, se veut très précis quant aux mesures prises…
«La priorité numéro un reste de faire en sorte que les chalutiers vietnamiens ne se mettent pas en effraction en eaux étrangères. Pour ce qui est de la traçabilité des produits, les pêcheurs sont obligés d’indiquer dans leur journal de bord les coordonnées géographiques des zones de pêche et les dates de débarquement dans les embarcadères. Ces informations doivent figurer dans les dossiers d’exportation vers l’Union européenne», nous indique-t-il.
Conformément aux recommandations de la Commission européenne, en 2019, le Vietnam a entrepris toute une série de démarches destinées à perfectionner son cadre juridique en matière de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. De nombreux documents officiels ont d’ailleurs été publiés pour renforcer les contrôles, notamment l’arrêté no26 sur l’application de la loi sur les produits aquatiques, ou encore l’arrêté no42 sur les amendes administratives imposées en cas d’infractions relatives à l’exploitation de produits aquatiques. Par ailleurs, différents programmes et plans d’aménagement liés au développement durable du secteur de la pêche ont été mis en œuvre dans le cadre de la stratégie pour 2030, décidée le 11 mars 2021 par le gouvernement.
À ce jour, 26 des 28 provinces littorales ont terminé les examens et le recensement de leurs chalutiers. Elles ont également identifié le quota d’exploitation dans les zones côtières, conformément à l’article 49 de la loi sur les produits aquatiques de 2017. Par ailleurs, 31 provinces et grandes villes impliquées dans l’exploitation aquatique ont intégré Vnfishbase, la base de données nationale des métiers de la pêche du Vietnam. Vnfishbase encadre les immatriculations des chalutiers, leurs inscriptions et autorisations de pêche.
97,65% des bateaux en activité, sont équipés d’un système de vidéosurveillance activé 24 heures sur 24. Photo: TTXVN |
… pour appliquer les recommandations de la CE
Les autorités centrales et locales s’impliquent activement dans une lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, en se pliant ainsi aux recommandations de la Commission européenne, comme nous l’a fait remarquer Trân Dinh Luân, le directeur du département de la pêche.
«Le président de la direction nationale de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée se déplace régulièrement dans les provinces concernées pour surveiller l’application des mesures prises. Des représentants du ministère de l’Agriculture et du Développement rural se déplacent dans les localités où des infractions sont relevées pour travailler avec les autorités. Tout le système politique s’implique dans cette lutte pour atteindre l’objectif ultime, qui reste la levée de ce fameux carton jaune», nous dit-il.
Aujourd’hui, 28.780 chalutiers dont la longueur dépasse les 15 mètres, soit 97,65% des bateaux en activité, sont équipés d’un système de vidéosurveillance activé 24 heures sur 24 et connecté avec les autorités compétentes. Le contrôle des entrées et des sorties est strictement appliqué, conformément à la circulaire no21, publiée en 2018 par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. La certification et le traçage des produits de pêche se font dans la stricte observance de la loi sur les pêcheries.
Le Vietnam a également réussi à mettre un terme aux infractions qui avaient cours dans les eaux des pays du Pacifique, en durcissant les sanctions à l’égard des contrevenants.
Notre pays entend ainsi convaincre la Commission européenne de lever son «carton jaune»: il y a va de son prestige international comme de l’avenir de son secteur de la pêche, qui s’inscrit désormais dans une démarche plus durable et plus responsable.