(VOVworld)- Le président russe Vladimir Poutine entamera ce vendredi une tournée de 6 jours en Amérique Latine, une tournée destinée bien sûr à dynamiser les relations économiques latino-russes, mais pas uniquement. Vladimir Poutine doit en effet rencontrer ses homogues cubain, argentin et brésilien, dans l’espoir de les rallier à sa cause, car ne l’oublions pas, c’est un véritable bras de fer que Moscou a engagé avec le monde occidental.
Le patron du Kremlin commencera sa tournée par une visite à Cuba, où il devrait rencontrer les dirigeants Raul et Fidel Castro pour des discussions portant sur le devenir de la coopération cubano-russe dans divers domaines allant de l’énergie à la santé, en passant par les transports ou encore l’aviation civile. Il se rendra ensuite à Buenos Aires pour des discussions portant sur le commerce et l'énergie avec la présidente argentine Cristina Kirchner, puis s'envolera pour le Brésil où il participera au 6ème sommet du BRICS qui réunit le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Le président russe dans sa résidence officielle, en banlieue de Moscou, le 8 juillet. PHOTO MAXIM SHIPENKOV, ARCHIVES REUTERS
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Rompre l’isolement
Cette tournée du maître du Kremlin intervient alors que Moscou est en pleine confrontation avec le monde occidental, suite notamment au rattachement de la Crimée à la Russie en mars dernier. Accusant Moscou de soutenir les séparatistes dans l’est de l’Ukraine, les Etats-Unis et l’Union Européenne lui ont imposé des sanctions assorties de gels d’avoirs et d’interdiction de visa d’entrée à l’égard d’un certain nombre d’officiels. La Russie a aussi été écartée du G8. Pour la première fois depuis 17 ans, Moscou n’a pas participé au sommet du G8 réuni à Bruxelles au début du mois de juin dernier.
Récemment, en signe d’apaisement, le parlement russe a voté la suppression d’une résolution permettant une intervention militaire en Ukraine. Auparavant, Moscou avait décidé de retirer ses forces armées des régions frontalières avec l’Ukraine et renoué le dialogue avec l’Union Européenne dans le but de mettre fin à la crise dans l’est de l’Ukraine et de lancer un appel à l’aide humanitaire. Mais, sur le terrain, les violences se poursuivent, et la Russie reste dans le viseur des occidentaux. Les pays membres de l’Union Européenne ont par ailleurs décidé de réduire leur dépendance énergétique à l’égard de la Russie, ce qui a poussé celle-ci à chercher de nouveaux partenaires.
De l’aveu-même des Russes, ces sanctions occidentales auront eu pour effet d’engager une remise en question sur le plan financier et économique et de forcer Moscou à réduire sa dépendance à l’égard du monde extérieur.
Témoin de cette inflexion de la politique russe, le contrat énergétique de 400 milliards de dollars signé en juin avec la Chine. Certes, Pékin n’est pas le partenaire idéal pour Moscou - trop de divergences demeurent - mais enfin, lorsque ça bloque à l’ouest, mieux vaut se tourner à l’est pour rompre l’isolement. A l’est, ou alors beaucoup loin. Et pourquoi pas en Amérique latine, justement?
Une tournée ambitieuse
On peut diviser en deux groupes, les pays où Vladimir Poutine se rendra lors de cette tournée de 6 jours : d’un côté, Cuba, le partenaire traditionnel, et de l’autre, l’Argentine et le Brésil, l’arrière-cour des Etats-Unis. A La Havane, c’est une véritable offensive de charme qu’entend lancer le maître du Kremlin. Et il n’a pas lésiné sur les moyens puisqu’il vient d’effacer 90% de la dette contractée par Cuba envers l'ex-Union Soviétique, ce qui représentait tout de même 35 milliards de dollars.
Quant à l’Argentine, ses relations avec les Etats-Unis sont devenues tendues. Buenos Aires a en effet été condamné par Washington à verser 1,3 milliard de dollars aux fonds «vautours» sur des impayés de dette. Autant dire que Vladimir Poutine arrive à point nommé.
Lors du sommet du BRICS, enfin, le président russe aura l’occasion de rencontrer les dirigeants brésiliens pour discuter de l’économie. Il devrait, avec les chefs d’Etat et de gouvernement du BRICS signer un accord pour la fondation de la banque de développement du BRICS.
C’est une tournée ambitieuse, donc, qui attend le président russe Vladimir Poutine, qui entend ainsi montrer à ses partenaires du vieux continent qu’il lui reste plus d’une corde à son arc./.