(VOVworld) - La victoire du « Leave » lors du référendum sur le Brexit jeudi dernier sera le thème principal du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens mardi et mercredi à Bruxelles. Ils vont tenter de trouver un début d'issue à la crise.
Le Premier ministre britannique David Cameron, le 25 juin 2016 à Cleethorpes pour une célébration militaire.Owen Cooban/MOD Crown Copyright/Handout via REUTERS
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Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE presseront mardi le Royaume-Uni de déclencher la procédure de divorce sans perdre de temps, en raison des risques pesant sur les marchés, tout en s’efforçant de tirer les leçons du « Brexit » pour l’Europe et d’éviter une contagion à d’autres pays.
Négociations retardées
Quitter l’Union européenne après 43 ans d’intégration est un tournant majeur pour le Royaume-Uni qui a désormais deux ans pour renégocier les conditions de ses échanges économiques avec ses voisins européens conformément à l’article 50 du Traité de Lisbonne. Mais les négociations sur le Brexit pourraient être retardées, l’Allemagne, l’Italie, et la France s’étant accordés sur un gel des tractations avec les Britanniques tant que Londres n’aura pas officiellement formalisé sa demande de sortie de l’Union européenne. Or, David Cameron a exprimé son intention de laisser à son successeur le soin d’activer l’article 50. Sur le plan constitutionnel, la décision finale de quitter l’Europe doit faire l’objet d’un consensus avec l’Ecosse, le pays de Galle et l’Irlande du Nord. Or, l’Ecosse, qui a voté à 62 % pour le maintien dans l’Union européenne, n’entend pas se laisser glisser hors de l’Union européenne par les Anglais et les Gallois. Le gouvernement d’Edimbourg envisage donc d’opposer son veto.
Conséquences du Brexit
Les conséquences du brexit pour le Royaume Uni seront importantes tant au niveau politique qu’économique.
Le Premier ministre David Cameron a annoncé qu’il quittera son poste dans les trois mois. Le parti conservateur au pouvoir va connaître une crise et le pays pourrait perdre entre 3,8% et 7,5% de son PIB à l’horizon 2030. Pour certains économistes, le Brexit va provoquer un choc économique dans une union déjà mise à mal par l’immigration et le terrorisme.
Côté européen, le budget annuel de l’Union Européenne devrait diminuer d’environ 15% à partir de 2020. Le Brexit entrainera aussi la dévaluation de la livre sterling et la diminution des exportations de l’Union vers le Royaume-Uni.
Les 27 côte-à-côte après le choc
Pour éviter que les « forces centrifuges » ne gagnent du terrain en Europe et que le vote britannique ne donne des idées à d’autres pays, l’Allemagne, la France et l’Italie ont l’intention de proposer aux autres pays de l’Union une « nouvelle impulsion » au projet européen. Objectif : consolider la structure prospective des 27, protéger la zone euro, prévenir des impacts similaires nuisant au marché financier. La Chancelière allemande Agela Merkel a notamment souligné que des avancées étaient envisagées dans les domaines de « la défense, la croissance, l'emploi et la compétitivité ».