Présidentielle américaine 2024: l'incertitude demeure totale

(VOVWORLD) - La campagne présidentielle américaine prend un tournant inattendu avec l’annonce choc de Joe Biden. Le président sortant, âgé de 81 ans, a déclaré le 21 juillet qu’il renonçait à briguer un second mandat et a désigné la vice-présidente Kamala Harris pour le remplacer dans la course à la Maison-Blanche. Cette décision plonge le Parti démocrate dans l’incertitude à quelques mois de la convention nationale, marquant ainsi un moment historique dans la politique américaine. Elle soulève également de nombreuses questions sur l’avenir de cette élection.

Présidentielle américaine 2024: l'incertitude demeure totale    - ảnh 1Donald Trump, Kamala Harris et Joe Biden. Photo: Getty

La nouvelle situation du Parti démocrate

La majorité des Américains, ainsi que de nombreux hommes politiques et experts, tant nationaux qu'internationaux, soutiennent cette décision de Joe Biden. Ils estiment qu’il s’agit d’un choix difficile mais courageux, reflétant la volonté du président de placer les intérêts des États-Unis et du Parti démocrate au-dessus de ses ambitions personnelles. Toutefois, cette décision place le Parti démocrate et la scène politique américaine dans une situation sans précédent, depuis le retrait de l’ancien président Lyndon Johnson de l’élection présidentielle de 1968. L'annonce de Joe Biden complique encore plus la situation, étant donné qu'il avait remporté toutes les primaires démocrates et n'attendait plus que la nomination officielle de son parti.

D’après Barbara Perry, professeure spécialisée dans la recherche sur les élections présidentielles américaines à l’Université de Virginie, la décision de Joe Biden de se retirer de la course à la présidence est en partie motivée par des raisons personnelles, mais il s’agit également d’une tactique du Parti démocrate visant à désavantager Donald Trump, le candidat républicain, en raison de son âge. 

"Joe Biden est le plus vieux président américain en exercice. Je pense que c’est en partie la raison, voire la principale raison, de son retrait de la course à la présidence. Mais cette décision vise également Donald Trump, qui devient désormais le candidat le plus âgé à la présidence des États-Unis", explique-t-elle.

Partageant cet avis, Rina Shah, ancienne stratège républicaine, indique qu'après le retrait de Joe Biden, le Parti démocrate a repris l’initiative dans la course à la Maison-Blanche, recevant un grand soutien des partisans de Kamala Harris, y compris des jeunes, des électeurs de couleur et des électeurs américains d’origine latino-américaine ou sud-asiatique.

De son côté, Joe Walsh, un ancien représentant républicain de l’Illinois, déclare que la campagne de Donald Trump était conçue pour vaincre Joe Biden. Par conséquent, le Parti républicain est contraint de procéder rapidement à des changements stratégiques majeurs face à un autre adversaire démocrate, très probablement Kamala Harris.

Présidentielle américaine 2024: l'incertitude demeure totale    - ảnh 2Joe Biden a désigné la vice-présidente Kamala Harris pour le remplacer dans la course à la Maison-Blanche. Photo: Reuters

Quelles chances pour Kamala Harris?

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, continue de recevoir le soutien de nombreux donateurs du Parti démocrate, au lendemain du retrait choc de la candidature de Joe Biden, augmentant ainsi ses chances de confirmer sa nomination pour affronter Donald Trump à l'élection de novembre. Ce lundi 22 juillet, l'équipe de campagne de la vice-présidente a annoncé avoir levé plus de 81 millions de dollars en 24 heures. Il s'agit de la plus importante levée de fonds réalisée sur cette période par un candidat dans toute l'histoire américaine, s'ajoutant aux 240 millions de dollars déjà levés par l'équipe de campagne de Joe Biden et Kamala Harris.

Depuis dimanche, Kamala Harris, 59 ans, a vu les soutiens se multiplier parmi les principales figures démocrates, telles que la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et les gouverneurs de quatre États clés ayant joué un rôle important lors des précédentes élections présidentielles: l'Illinois, le Michigan, le Minnesota et le Wisconsin. Même les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, de Pennsylvanie, Josh Shapiro, et du Michigan, Gretchen Whitmer, tous cités comme de potentiels concurrents, ont déclaré soutenir Kamala Harris.

Selon Mark Shanahan, expert en politique américaine à l’Université de Surrey, la tâche la plus importante pour Kamala Harris est de créer un large consensus au sein du Parti démocrate d’ici à la Convention nationale du parti, qui aura lieu du 19 au 22 août à Chicago. 

"Lyndon Johnson avait décidé de se retirer de la course à la présidence des États-Unis en mars 1968. Nous sommes maintenant fin juillet. Je pense que ce scénario aurait dû se produire plus tôt pour que Kamala Harris ou tout autre candidat du Parti démocrate ait plus de temps et d’opportunités pour gagner le soutien des électeurs", explique-t-il.

Les derniers sondages d’opinion aux États-Unis ne montrent aucun changement majeur dans le soutien des électeurs américains aux principaux candidats républicains et démocrates après le retrait de Joe Biden. Plus précisément, Donald Trump a trois points de pourcentage d’avance sur Kamala Harris. 

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