(VOVWORLD) - Le président américain doit annoncer le 12 octobre sa décision de ne pas certifier l’accord sur le nucléaire iranien conclu le 14 juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances. Une remise en cause unilatérale qui pourrait avoir des conséquences importantes.
Le président américain Donald Trump - Photo AFP/TTXVN |
Cet accord vise à garantir, au moins pour dix à treize ans, le caractère pacifique et civil du programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions économiques adoptées durant dix ans par les Nations unies, l’UE et les Etats-Unis. Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump a toujours assuré que l’accord négocié par son prédécesseur démocrate, Barack Obama avec les membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Russie, France, Royaume-Uni) et Allemagne était le « pire » jamais conclu par Washington.
Des tensions croissantes…
L’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) certifie régulièrement que l’Iran respecte ses engagements. A trois jours d’un discours crucial de Donald Trump devant le Congrès américain, ladite agence a rendu public un rapport confirmant le respect de Téhéran. Ce rapport précise que la République islamique reste sous le plafond de 300 kilos d’uranium faiblement enrichi comme stipulé dans l’accord signé en 2015 et qu’elle n’a pas « poursuivi » la construction de son réacteur à eau lourde d’Arak.
Malgré ce satisfecit, l’administration américaine laisse entendre que l’Iran ne coopère pas suffisamment, et estime que ses essais balistiques, tout comme ses actions jugées déstabilisatrices au Moyen-Orient, violent « l’esprit » de l’accord.
Donald Trump qui avait promis, durant sa campagne, de déchirer ce texte aura l’obligation de dire le 12 octobre au Congrès américain si l’Iran respecte ou non l’accord, lors de l’examen requis par la loi américaine tous les quatre-vingt-dix jours. La non-certification renverra la balle dans le camp du Congrès qui aura 60 jours pour décider de réimposer ou non des sanctions contre Téhéran.
L’Iran a menacé de répliquer avec détermination à toute violation de l’accord. Dans son allocution devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, le président iranien Hassan Rohani a estimé que le discours prononcé par le président Donald Trump est une «rhétorique haineuse» qui «porte atteinte à la confiance internationale». Il a rappelé que l’Iran ne renégociera pas un nouvel accord et que son pays avait la capacité de relancer ses centrifugeuses, pour atteindre rapidement un niveau d’enrichissement égal à celui auquel il avait renoncé en 2015. C’est l'arsenal nucléaire d'Israël, un allié proche de Washington qui menace la sécurité du Moyen-Orient, a accusé le chef de l’Etat iranien.
…aux lourdes conséquences
Au-delà des attaques verbales entre deux pays qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, c’est le sort de l’accord sur le nucléaire qui inquiète la communauté internationale.
Le président français Emmanuel Macron a rappelé à la tribune de l’ONU, à New York, que dénoncer l’accord serait « une lourde erreur ». En rompant unilatéralement l’accord, Washington se trouverait isolé car les autres signataires le soutiennent toujours. Sa mise en cause risque de pousser Téhéran à renouer avec son programme nucléaire militaire. Par ailleurs, la crédibilité des Etats-Unis serait affectée, notamment face à la République populaire démocratique de Corée qui multiplie ces derniers temps ses essais nucléaires.