(VOVWORLD) - A l’issue de leur première rencontre, le 16 juin dernier à Genève, les présidents russe Vladimir Poutine et américain Joe Biden ont publié une déclaration commune affirmant leur volonté de rétablir la stabilité stratégique dans le monde. Compte tenu de la dégradation continue des relations entre les deux pays au cours des dernières années, ce résultat est très positif.
La rencontre entre les présidents russe Vladimir Poutine (droite) et américain Joe Biden, le 16 juin dernier à Genève, en Suisse. Photo: AP |
Vers des relations plus stables…
Après avoir échangé sur différents sujets, notamment sur leurs tensions diplomatiques et les défis sécuritaires régionaux, les deux dirigeants ont décidé de mettre en place un dialogue sur la stabilité stratégique, de relancer les consultations diplomatiques, et d’autoriser leurs ambassadeurs respectifs à reprendre leur poste. Certes, la confiance entre les deux dirigeants n’a pas encore été pleinement restaurée, mais ce sommet a permis d’amorcer un dialogue qui pourrait constituer le préalable à un hypothétique rapprochement entre Moscou et Washington, rapprochement qui avait été souhaité par la Russie sous réserve que les États-Unis observent des principes d’équité et de respect mutuel.
Le président américain Joe Biden. Photo: AP |
… et une stabilité stratégique
Malgré leurs différends, les deux puissances mondiales ont choisi le dialogue pour répondre ensemble aux nouveaux défis non conventionnels.
L’émergence de la Chine sur l’échiquier mondial semble en effet contraindre l’administration Biden à privilégier la coopération avec Moscou dans certains domaines. C’est ainsi que Washington a décidé de proroger l’accord bilatéral New START signé avec Moscou sur la réduction des armes stratégiques nucléaires et de ne pas pénaliser le gazoduc russe Nord Stream 2 traversant l’Europe. Cette rencontre avec Vladimir Poutine, qui intervient à quelques mois du début du mandat présidentiel de Joe Biden illustre le double objectif de Washington: rétablir des relations plus stables et prévisibles avec Moscou avant de répondre à un plus grand défi - Pékin.
De son côté, la Russie entend tirer le meilleur profit de la compétition stratégique entre les deux mastodontes économiques États-Unis/Chine.
Selon des experts politiques, la désescalade des tensions russo-américaines pourrait aussi profiter à de nombreux États asiatiques si les deux puissances se tournaient vers l’Asie et notamment l’Asie du Sud-Est. Ils espèrent que la Russie et les États-Unis, qui demeurent les plus grandes puissances militaires du monde, pourront aider à contenir une Chine de plus en plus agressive.