(VOV) - Lors de la conférence sur les investissements étrangers au Vietnam, qui s’est tenue hier, de nombreux intervenants ont affirmé qu’il était temps pour le Vietnam d’adopter des politiques qui orientent les investissements directs étrangers vers les secteurs qui en ont besoin et de renoncer aux projets recourant à des technologies désuètes ou entrainant une pollution environnementale. C’est d’ailleurs exactement ce que préconise le gouvernement vietnamien dans l’optique de rendre meilleurs et surtout plus efficaces les investissements directs étrangers.
Selon les statistiques, il apparaît qu’en 25 ans, les investissements directs étrangers ont été largement bénéfiques au développement socio-économique du Vietnam. Chaque année, les projets d’investissements directs étrangers contribuent pour plus de la moitié, en moyenne, à la valeur des exportations vietnamiennes. Ils ont créé 2 millions d’emplois directs et des centaines de milliers d’emplois indirects. Plus de 13 500 projets d’investissements étrangers sont déployés actuellement au Vietnam, pour un capital inscrit de 200 milliards de dollars. Cependant, de l’avis de nombreux économistes, la manière dont sont drainés, utilisés et gérés les investissements directs étrangers laisse entrevoir un certain nombres de lacunes. L’utilisation de ces capitaux laisse en fait à désirer, le transfert technologique est lent, certaines localités ont tendance à abuser des politiques de drainage d’investissements étrangers, sans tenir compte de leur efficacité socio-économique. C’est pourquoi il faut essayer d’améliorer la qualité, l’efficacité et la pérennité des investissements directs étrangers, en rénovant la politique de drainage et les orientations de la production dans les temps qui viennent. Selon le ministre du Plan et de l’Investissement Bùi Quang Vinh, le Vietnam n’a pas pour ambition d’atteindre tous ces objectifs en même temps. La priorité est accordée à l’amélioration de la qualité des investissements directs étrangers. Pour cela, il faut accorder priorité aux hautes technologies et se concentrer sur les secteurs qui sont des atouts pour le Vietnam. Nguyễn Mại, président de l’association des entreprises à participation étrangère: “Pour drainer davantage d’investissements directs étrangers, nous devons adopter des politiques permettant d’améliorer l’efficacité de ces fonds et de renforcer la coordination entre les entreprises à participation étrangère et les entreprises nationales. Nous devons également définir des orientations pour le territoire, les localités, les zones industrielles et économiques mais aussi pour les secteurs nécessiteux, afin de faire ressortir les atouts de chaque localité.”
En termes d’atouts, jusqu’à présent, le Vietnam pouvait se targuer d’offrir une main d’oeuvre à bas prix. Mais c’est un atout qui est en train de fondre. En fait, la main d’oeuvre est certes abondante mais le taux de travailleurs formés n’est pas assez élevé. Pour de nombreux investisseurs, le manque d’ouvriers qualifiés les empêche à profiter pleinement de la puissance des machines. Phan Hữu Thắng, Directeur du centre d’études sur les investissements étrangers, souligne qu’il faut surtout améliorer la qualité de la main d’oeuvre. L’expérience de nombreux pays a montré que la qualité de la main d’oeuvre constituait un avantage compétitif important, qui influence énormément la décision des investisseurs. Le professeur et docteur Phùng Xuân Nhạ, Directeur adjoint de l’université nationale de Hanoï, estime aussi que les services compétents et les localités doivent concentrer leurs investissements dans les secteurs de pointe et élaborer une stratégie durable sur la main d’oeuvre: “Il est temps maintenant pour le Vietnam d’investir dans la formation pour avoir une main d’oeuvre qualifiée. Cette formation doit être basée sur les besoins des investisseurs étrangers en terme de travail. Il faut aussi une coordination étroite avec les programmes de formation internationaux, pour que nos licenciés, nos agrégés puissent répondre aux exigences du marché du travail, sans avoir besoin de recevoir des compléments de formation de la part des investisseurs étrangers.”
Selon Đỗ Nhất Hoàng, le Directeur du département des investissements étrangers, en 2012, le drainage des investissements directs étrangers sera axé sur les infrastructures, les industries vertes respectueuses de l’environnement. Le Vietnam tentera de limiter les investissements dans les secteurs contre-productifs qui provoquent une balance commerciale déficitaire et une pollution de l’environnement. Il s’agit notamment des projets de production d’acier ou de matériaux de construction… Tout cela, pour renforcer la compétitivité de l’environnement d’investissement du Vietnam et améliorer la qualité de son développement économique.
Centre de l’information de la VOV