(VOVWORLD) - Le
président russe, Vladimir Poutine, a été réélu dimanche 18 mars président
de la Fédération de Russie avec plus de 76% de suffrages. Ce résultat record confirme sa popularité mais
les défis de son 4ème mandat seront de taille.
Le
président russe, Vladimir Poutine - Photo Variety
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L’homme fort de la Russie a été réélu
avec 76,67 % des voix après le dépouillement
de 99 % des votes. C’est le meilleur score jamais obtenu par M. Poutine en
18 ans de pouvoir.
La Russie sous Vladimir Poutine
Entré au Kremlin en 2000, Vladimir
Poutine a réussi à faire revenir la Russie sur la scène internationale en tant
que grande puissance et redonné la fierté au peuple russe. Il a annexé la
Crimée en 2014, relancé l’économie russe lourdement affectée par les sanctions occidentales,
lancé la lutte contre l’Etat islamique en Syrie et reconquis l’influence de
Moscou dans les régions stratégiques du monde surtout au Moyen-Orient et en
Asie centrale. Le PIB national a doublé en 10 ans, les salaires et les pensions
de retraite ont fortement progressé et les infrastructures ont été modernisées.
Les défis
restent nombreux
À
peine reconduit au Kremlin, Vladimir
Poutine a prévenu: un «travail dur» l’attend,
lui et le pays. Il est vrai que les défis
pour son 4ème mandat sont de taille. A commencer par les enjeux économiques: la
Russie a enregistré une croissance du PIB de 1,5% en 2017, bien inférieure à la
moyenne mondiale de 3%. Le Kremlin n’a cependant pas réussi à réduire la dépendance
russe vis-à-vis du pétrole dont le prix ne cesse de fluctuer. 14% de la
population russe, soit quelque 20 millions de personnes vivent par ailleurs sous
le seuil de pauvreté. Dans son discours prononcé à l’Assemblée fédérale avant son
élection, le patron du Kremlin a déclaré que sa mission principale pour les six
années à venir sera d’assurer la croissance et la stabilité des revenus des
citoyens et de diviser par deux le taux de pauvreté.
Autre champ de bataille: la lutte anti-corruption. Selon
le dernier rapport annuel de l’ONG Transparency international, la Russie est classée sur la liste des
45 pays à fort taux de corruption dans le monde.
Lors
de sa rencontre avec les coprésidents de son
QG de campagne, Vladimir Poutine a défini la politique
intérieure comme sa plus grande priorité. Il a estimé que le plus important est
d'assurer la croissance nationale en mettant l'accent notamment sur
l'innovation. Le dirigeant russe a précisé que les questions de la sécurité et
de la défense ne seraient pas non plus ignorées.
A
tous ces défis dits intérieurs viennent s’ajouter des sanctions étrangères. Vladimir
Poutine commence son 4ème mandat dans un contexte tendu avec l’Occident. Les
tensions sont même montées d’un cran quand, quelques jours avant la tenue des élections
présidentielles le 18 mars, Londres a annoncé l'expulsion de 23 diplomates russes, après avoir jugé la Russie
« coupable » de l’empoisonnement de l’agent double Sergueï Skripal
sur le territoire anglais. Après l’annexion de la Crimée, lors du 3ème mandat de V.Poutine, les
Etats-Unis et l’UE avaient renforcé les sanctions contre Moscou. Les relations
entre Moscou et Washington étaient alors au plus bas depuis la guerre froide en
raison de multiples dossiers de friction (Syrie, Ukraine, annexion de la
Crimée, intervention présumée dans les élections américaines de 2016 et récente
crise diplomatique…)
Au
cours de son 4ème mandat (2018-2024), Vladimir Poutine devra matérialiser les
12 priorités édictées dans son discours du premier mars afin de conduire la
Russie vers la prospérité. Tout devra être mis en oeuvre pour justifier du bien
fondé de sa réélection.