(VOVWORLD) - Le conflit russo-ukrainien a débuté il y a deux ans, maintenant. Malgré de très nombreuses tentatives de médiation, il ne cesse de gagner en ampleur et en intensité, fragilisant chaque jour un peu plus la stabilité de la région concernée.
Un conflit total…
Les soldats ukraniens. Photo: New York Times |
Le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine lançait une opération militaire spéciale en Ukraine, marquant ainsi le début du plus grand conflit militaire en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Même si aucun chiffre officiel n’a été publié, il parait clair que les victimes se comptent par milliers, de part et d’autre. Quant aux dégâts économiques et infrastructurels, ils sont immenses, notamment sur le territoire ukrainien.
C’est un conflit qui fragilise la sécurité de l’Europe et qui est de nature à remettre en question l’équilibre des relations internationales. Que des pays comme la Finlande et la Suède aient décidé de renoncer leur neutralité pour adhérer à l’OTAN en dit long sur le climat qui règne actuellement...
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Photo: AVI |
Mais le plus préoccupant, c’est cette rupture, qui chaque jour est un peu plus consommée, entre la Russie et l’Occident. Plusieurs pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne, la Suède, la Pologne, la Roumanie et les trois pays baltes, ont ouvertement mentionné l’éventualité d’un conflit avec la Russie dans quelques années, un conflit qui pourrait constituer une menace existentielle à l’échelle de la planète… Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a quant à lui tiré la sonnette d’alarme...
«Dans l’état actuel des choses, l’ordre mondial ne fonctionne plus pour tout le monde. En fait, il ne marche plus pour personne… Le monde est confronté à des enjeux vitaux, mais la communauté internationale n’a jamais été aussi fragmentée et divisée au cours de ces 75 dernières années», nous dit-il.
Pour l’instant, ni Moscou, ni Kiev, ni l’Occident n’acceptent de faire de concession. Les pays occidentaux ont déjà imposé douze trains de sanctions, assortis d’embargos de toutes sortes, à la Russie, qui ne semble pas ébranlée et qui s’est même offert le luxe d’une croissance de 3,6% en 2023… Vladimir Poutine l’a réaffirmé le 18 février dernier: la rupture totale de ses liens économiques et énergétiques avec l’Europe n’inquiète pas la Russie.
«Plus la Russie dépend de l’énergie, mieux c’est, car ses composantes économiques non liées à l’énergie génèrent une croissance plus rapide qu’avant. Il est facile de devenir accro à la monétisation. Mais il faut changer de perception et créer de nouveaux mécanismes. Ça marche pour la Russie. Pour l’Europe, on lui laisse prendre la décision. Si elle veut recevoir les énergies russes, elle les aura. Sinon, tout va bien de notre côté», a-t-il déclaré.
… qui s’enlise à mesure qu’il se durcit
Cette escalade de tensions entre la Russie, l’Ukraine et l’Occident laisse bien peu de place à l’éventualité d’une issue diplomatique…
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, tenue du 16 au 18 février en Allemagne, le président élu de Finlande, Alexander Stubb, a affirmé qu’il fallait tout tenter pour réinstaurer la paix en Ukraine, mais que l’Occident seul ne pourrait y parvenir.
«Il est important d’impliquer des pays tels que l’Inde, la Chine, l’Arabie saoudite, le Nigéria, l’Afrique du Sud et le Brésil. Nous espérons tous que la Russie reviendra à la table des négociations. Mais cela ne peut se produire que si la pression internationale est suffisante et ne provient pas que de l’Occident, qui est partie prenante dans ce conflit», nous dit-il.
Pour le moment, les tensions sont trop exacerbées. L’année dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un ordre interdisant toute négociation avec la Russie tant que Vladimir Poutine au pouvoir... Pour sa part, la Russie se montre ouverte au dialogue, à condition que l’Ukraine et l’Occident acceptent les annexions de nouveaux territoires…
Ce conflit russo-ukrainien est non seulement un litige territorial entre deux pays, mais aussi une crise géopolitique entre Moscou et l’Occident… On voit mal comment la voix de la diplomatie pourrait se faire entendre dans le fracas des armes…