(Vovworld)- Les relations intercoréennes ont enregistré ces derniers jours de bons signes tant sur le plan économique que social, ce qui permettra à Pyongyang et à Séoul de régler leurs différends et donc d’apaiser leurs relations après plusieurs mois de vives tensions.

A la suite de laborieuses négociations, les deux Corées sont parvenues le 14 août, à un accord sur la réouverture dans un futur proche de la zone industrielle de Kaesong, symbole de la coopération entre les deux pays. Cet accord est le premier signe concret d'apaisement entre Pyongyang et Séoul après la forte tension du printemps. Bien que la date officielle ne soit pas encore définie, les deux côtés s'engagent à ce que le fonctionnement du site ne soit plus affecté par les considérations politiques et à favoriser les investissements étrangers dans ce complexe industriel. L’accord n’a été obtenu qu’au terme de la septième rencontre entre les responsables nord-coréens et sud-coréens. Les six précédentes réunions s'étaient toutes soldées par un échec.

Ainsi, l’accord a largement été salué par les deux Corées et par la communauté internationale. Pour la présidente sud-coréenne Park Geun Hye, cet accord sera « le point de départ de nouvelles relations inter-coréennes » après plusieurs mois de vives tensions. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a pour sa part espéré que cet accord préluderait à d'autres « mesures constructives » et aboutirait à une « confiance mutuelle ». Les Etats-Unis ont également déclaré leur soutien à l’amélioration des relations inter-coréennes. Washington s’est dit réjouie de la réouverture du parc industriel de Kaesong. De son côté, l’Association des entreprises de Kaesong s’est engagée à faire tout son possible pour améliorer la compétitivité du site et attirer plus d’investissements étrangers. Outre les intérêts économiques, la signature de cet accord est considérée comme un « catalyseur » pour un réchauffement des relations inter-coréennes à venir. En effet, au lendemain de cette signature, la présidente sud-coréenne a appelé la RPD de Corée à reprendre les réunions pour les familles séparées par la guerre civile. Réunions en suspens depuis 3 ans à cause des tensions inter-coréennes. Les dernières rencontres entre proches ont eu lieu en 2010.

Quelque 72 000 Sud-Coréens, dont la moitié a plus de 80 ans, attendent toujours de revoir leurs proches mais sont dans l'impossibilité de quitter leur pays, même ponctuellement. Pyongyang a accepté d’organiser les  retrouvailles pendant la fête traditionnelle de l'automne, qui tombe cette année le 19 septembre et a proposé une deuxième réunion par vidéo-conférence cette fois, le 4 octobre, date d’anniversaire du sommet inter-coréen de 2007. Le Nord a même proposé au Sud de redémarrer les négociations pour ré-autoriser les activités touristiques sur le site du mont Kumgang.

Même si Séoul a donné lundi le coup d’envoi de son exercice militaire annuel avec les États-Unis, cette année, les critiques nord-coréennes sont moins virulentes que par le passé. Dès le premier jour des manoeuvres, les média nord-coréens ont souligné l’importance de l’amélioration des relations inter-coréennes et la nécessité de régler les problèmes subsistants de manière indépendante. Le quotidien Rodong Sinmun, l’agence officielle du Parti du Travail de Corée, parti au pouvoir, a de son côté appelé à l’arrêt des hostilités.

Il semble que les récentes évolutions en péninsule coréenne offrent aux deux parties l’opportunité de resserrer leurs liens dégradés depuis plusieurs mois. Il leur reste donc à la saisir pour tourner une nouvelle page dans leurs relations./.