Sommet mouvement des non-alignés : Opportunités et défis qui s’entremêlent

(VOVworld)-Le 16ème sommet du mouvement des non-alignés s’est officiellement ouvert jeudi à Téhéran, la capitale iranienne, sur le thème « Paix durable et gouvernance mondiale commune ». Cette réunion, qui voit la participation du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon et des représentants de plus de 100 pays et territoires, doit permettre au mouvement d’affirmer son rôle et son importance. C’est l’Iran, qui est donc pays hôte, qui assumera la présidence du mouvement de 2012 à 2015, succédant ainsi à l’Egypte. Pour Téhéran, c’est bien sûr une lourde responsabilité mais aussi l’opportunité - qui sait - de sortir de l’impasse sur le nucléaire.



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Ouverture du 16e sommet des non-alignés, à Téhéran, ce jeudi 30 août 2012 (Photo AFP)



A la veille du sommet, une réunion d’experts du mouvement des non-alignés et une conférence ministérielle, les 28 et 29 août, avaient permis d’aboutir à un certain nombre de résultats importants. Les délégués ont ainsi réaffirmé leur volonté de prôner la paix, l’égalité et le respect de la justice. Selon Mohammad Mahdi Akhounzadeh, vice-ministre iranien des Affaires Etrangères et secrétaire général de la conférence ministérielle sus-mentionnée, un net consensus s’est dégagé pour ce qui est de rejetter toute forme d’occupation dans le monde, de plaider pour l’abandon de l’armement nucléaire et de protester contre le recours aux armes chimiques. Parallèlement, les chefs de la diplomatie ont condamné les sanctions unilatérales imposées par l’Occident à l’Iran et à certains autres pays. Ils espèrent que le mouvement des non-alignés pourra renforcer sa position au Conseil de sécurité des Nations unies et appellent à la fondation d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967.

Lors de ce sommet, le secrétaire général Ban Ki-Moon devrait demander à l’Iran d’agir rapidement sur le nucléaire. Il devrait également relayer les inquiétudes de la communauté internationale relative au terrorisme et à la crise syrienne, et appeler les différents protagonistes de tous ces foyers de tensions à plus de coopération.   

Le gouvernement du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a minutieusement préparé ce sommet. Il faut dire que celui-ci a lieu dans un contexte particulier, où l’Iran est de plus en plus en proie à des pressions, voire à des sanctions, de la part des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux. Mais Téhéran devrait profiter de ce forum international pour rehausser sa position diplomatique et glâner un large soutien des autres pays participant. Ce n’est pas par hasard que le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad a fait observer, au seuil du sommet, que les sanctions unilatérales actuelles de l’Occident allaient toutes à l’encontre de la charte des Nations unies. L’Iran a par ailleurs invité les représentants du mouvement des non-alignés à visiter le complexe militaire de Parchin, dans le Sud-Est du pays. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique - AIEA - soupçonne en fait l’Iran d’y effectuer des tests nucléaires. La république islamique entend donc faire preuve de transparence pour tenter de mettre en évidence l’aspect pacifique son programme nucléaire.

L’actualité semble aller dans le sens des dirigeants de Téhéran. Grâce à  l’organisation de ce sommet de grande envergure, l’Iran peut se prévaloir du soutien de plusieurs alliés de poids et de la participation du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon. Autre point important pour l’Iran : le rétablissement des relations avec l’Egypte, au point mort depuis plus de trois décennies. Le fait que le président égyptien ait été convié au somment est le signe d’un changement de ligne diplomatique de la part de l’Iran, susceptible d’aboutir à l’instauration d’une sorte d’axe Le Caire-Téhéran, propre à enclaver Israel en cas de conflit. Dès l’ouverture de la conférence ministérielle du mouvement des non-alignés, le vice-ministre des Affaires Etrangères égyptien Ramzy Ezz El Din s’est dit convaincu que l’Iran, en tant que président du mouvement pour les trois années à venir, saurait en atteindre les principaux objectifs, y compris en ce qui concerne la réforme des institutions mondiales. Tout cela, on s’en doute, au grand dam des pays occidentaux. Les Etats-Unis, le Canada et Israel ont d’ailleurs voulu dissuader Ban Ki-Moon de participer à ce sommet du mouvement des non-alignés, y voyant une « erreur ».    

Ce sommet du mouvement des non-alignés durera jusqu’à ce samedi. D’ores-et-déjà, l’Iran s’oriente vers un succès. Est-ce que ce sera suffisant pour trouver une sortie de crise sur le nucléaire ? La réponse reste à trouver.

 

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