Syrie : un parcours plein d’enjeux vers la reconstruction

(VOVworld)– Les Syriens sont appelés aux urnes mardi pour une première présidentielle depuis un demi siècle. Le président sortant Bachar al-Assad est assuré de l’emporter pour un nouveau mandat de 7 ans. Il devrait reconstruire une Syrie profondément déchirée par une guerre civile qui est entrée dans sa 4è année et a fait plus de 160.000 morts.

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Les Syriens sont appelés aux urnes mardi pour une première présidentielle depuis un demi siècle. Photo:Internet

Le scrutin a démarré en Syrie. Le président sortant Bachar al-Assad affronte deux concurrents peu connus des Syriens : Hassan al-Nouri, ancien ministre au début des années 2000, et Maher Hajjar, un juriste. M. al-Assad a vraisemblablement tous les atouts pour remporter les élections.

Une victoire prévisible pour Bachar al-Assad

« Les candidats doivent avoir vécu en Syrie pendant 10 ans de manière continue au moment du dépôt de leur candidature et ne doivent pas posséder une autre nationalité que la syrienne. » En vertu de cette loi électorale, approuvée en mars par le parlement, les opposants politiques en exil sont évidemment exclus de ce scrutin présidentiel. Il s’agit d’un premier facteur crucial pour la victoire de Bachar al-Assad.

A cela s’ajoute que 90% de la population syrienne vit dans des zones contrôlées par l’armée. D’ailleurs, les forces loyalistes de Bachar al-Assaid ont déjà repris des villes et provinces stratégiques des mains des insurgés.

Les bonnes nouvelles provenant d’Iran et d’Irak, deux alliés importants du pouvoir syrien, semblent au surplus encourager Bachar al-Assad à s’avancer. Rappelons en effet que les négociations sur le dossier nucléaire iranien sont de plus en plus positives et que les Chiïtes irakiens ont remporté tout récemment les législatives.

Les enjeux en cours de reconstruction

Personne n’ignore la position favorable dont bénéficie le Président sortant, mais selon les experts, conserver cette position dans le long terme est une toute autre histoire.

La Syrie est plongée depuis trois ans dans une guerre civile opposant les troupes gouvernementales aux insurgés armés. Cette confrontation armée a déjà coûté la vie de 160.000 civils et chassé du pays quelque 9 millions de personnes. La majorité des infrastructures importantes a été dévasté. L’économie a sérieusement été touchée et c’est un montant de quelque 165 milliards de dollars, l’équivalent du budget des 18 dernières années qui est nécessaire pour réparer les dommages de guerre.

Profondément divisés, les insurgés et l'opposition assistent incrédules au maintien au pouvoir de M. Assad. Sur le terrain, les combats se poursuivent. Combats entre le régime syrien et l'opposition. Mais aussi, et toujours, entre groupes rebelles, et en particulier les extrémistes du réseau terroriste d’al-Qaïda qui ont tendance à se multiplier dangereusement.

Bien que les forces loyalistes aient repris le contrôle de certaines régions stratégiques, Bachar al-Assad n’a toujours pas gagné le soutien de la population. Les tirs de roquettes, les bombardements meutriers ont à l’inverse suscité leur haine. Les conflits d’intérêts, de culture ou de fidélité continuent de déchirer ce pays du golfe.

Il y a trois 3 ans, quand le conflit a démarré, beaucoup de gens pensaient qu’al-Assad serait renversé. Plus personne n’y croit aujourd’hui. Cette élection présidentielle, la première depuis un demi-siècle en Syrie, est le symbole de sa fermeté contre les forces extérieures. Pourtant, même s’il remporte le scrutin, Bachar al-Assad ne peut ignorer les enjeux à relever au niveau sécuritaire social et économique. Le temps de la reconstruction semble encore flou et incertain.


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