Des manoeuvres militaires « sans précédent » se déroulent entre Washington et Séoul depuis le mois dernier, avec la participation de plus de 10.000 militaires américains et sud-coréens. En réponse, Pyongyang a procédé aux tirs d’essai d’une trentaine de missiles de courte portée. Pendant ce temps, les Sud-Coréens s’apprêtent à commémorer le naufrage de leur navire de guerre Cheonan en mer Jaune il y a 4 ans, le 26 mars. L’évènement avait entraîné la mort des 46 marins à bord. A l’époque, les enquêteurs internationaux, conduits par Séoul, avaient accusé Pyongyang d'avoir torpillé la corvette Cheonan, ce que Pyongyang avait contesté.

Démonstration de sa puissance militaire

Les missiles tirés au cours des dernières semaines sont une réplique aux exercices militaires américano-sud-coréens qui se déroulent depuis le mois de février, a affirmé la République populaire démocratique de Corée.

Ces essais inquiètent la communauté internationale. Mais Pyongyang explique qu’il s’agit là d’exercices d’auto-défense qui ne visent personne tout en qualifiant les manoeuvres navales conjointes de Séoul et de Washington de « préparatifs d’invasion ».

Ce lundi, la République de Corée a annoncé  qu’elle dépenserait 7 milliards de dollars pour acheter 40 avions de combat Lockheed- Martin F-35A. Il s’agit d’une arme stratégique permettant de battre l’ennemi dans les premières phases du conflit. Le choix du F-35 répond à la demande de l’armée de l’air sud-coréenne qui souhaitait un avion disposant d’une faible signature radar et des capacités de combat avancées. Séoul a également annoncé l’acquisition de 4 drones de surveillance Global Hawk, construits par Northrop Grumman, afin de renforcer les patrouilles dans les zones frontalières avec le Nord.

Critiques et menaces au lieu des dialogues

A en croire le porte-parole des forces de missiles stratégiques nord-coréennes, ce sont les exercices militaires communs de Washington et Séoul qui ont provoqué les tensions actuelles. Il a même prévenu que si ces « provocations » américaines et sud-coréennes persistaient, le Nord ne se contenterait plus de mener des essais de missiles d’auto-défense, mais passerait à de vraies « représailles ».

Ri Tong-il, représentant adjoint de la République populaire démocratique de Corée auprès de l’ONU, estime que les conditions « préalables » américaines pour reprendre les pourparlers à six sont des prétextes pour ne pas reprendre le dialogue. Ri Tong-il a mis en garde les Etats-Unis contre des réactions conséquentes de son pays, si ces derniers persistaient à retarder les négociations. La voie diplomatique reste cependant ouverte, a ajouté ce diplomate.

De son côté, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin, accuse Pyongyang d’être responsable de la situation par ses tirs successifs de missiles. La question coréenne est débattue en ce moment à La Haye, aux Pays Bas, où se tient le 3^ème Sommet sur la sécurité nucléaire. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a pressé la République populaire démocratique de Corée de régler les problèmes persistants par la voie pacifique.

En effet, bien que les essais de missiles nord-coréens ne visent personne, les agissements des deux Corées ne font que concourir à l’escalade de la tension. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune partie n’en profitera. Bien au contraire.