Des essais nucléaires d'ampleur, des essais de missile à la portée de plus en plus importante, des déclarations de plus en plus vives de part et d'autre…C'est avec beaucoup d'inquiétude que le monde a suivi, à la fin de 2017, l'évolution de la crise nord-coréenne. Et puis, soudainement, la situation a pris une nouvelle tournure…
Qu’est-ce qui a permis le rapprochement entre les deux Corées?
Les événements se sont accélérés à partir de la proposition formulée le 1er janvier, par le leader nord-coréen Kim Jong-un,  à l’occasion de ses vœux de Nouvel an, de participer aux JO d’hiver à partir du 9 février en République de Corée, et de renouer le dialogue avec Séoul. Deux jours plus tard, Pyongyang a annoncé la réouverture du canal de communication intercoréen. Le président sud-coréen Moon Jae-in, partisan depuis longtemps d’une politique de rapprochement avec le Nord, a immédiatement répondu positivement à la main tendue de Kim Jong-un en proposant une rencontre de haut niveau le 9 janvier que le dirigeant nord coréen a accepté.  Au même moment, Séoul a annoncé que les manœuvres militaires conjointes annuelles américano-sud-coréennes seront repoussées à après les JO. 

Photo: THX/TTXVN

Après leur rencontre officielle le 9 janvier à Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne, les deux États, qui restent de facto en guerre, se sont mis d’accord sur des mesures symboliques de leur participation aux Jeux olympiques d’hiver 2018. Leurs délégations respectives défileront sous une bannière favorable à la réunification, lors des cérémonies d’ouverture et de clôture des JO, et leurs hockeyeuses formeront une seule et même équipe. Les émissaires nord coréens ont proposé d’envoyer à Pyeongchang une délégation de 550 personnes et de participer aussi aux Jeux paralympiques d’hiver, en mars.
Après deux ans de tension sur la péninsule, cette évolution pacifique apaise les tensions régionales.
Ce dégel est-il le prélude à une paix durable sur la péninsule?
La communauté internationale a largement salué le rapprochement entre les deux Corées, les invitant à régler leurs divergences par voie de dialogue alors que Washington, de son côté, l’a observé avec circonspection. L’ambassadrice américaine à l'Onu, Nikki Haley s'est  montrée réservée, jugeant que ce dialogue risquait de n'être qu'un simple "rafistolage" s'il ne portait pas sur l'interdiction "de toutes les armes nucléaires en République populaire démocratique de Corée. Le président Donald Trump a souligné que de futures négociations avec Pyongyang ne pourraient se tenir qu’avec l’engagement nord-coréen d’arrêter ses essais nucléaires, une démarche qu’il sera difficile de faire admettre à Pyongyang pour qui sa puissance nucléaire reste au cœur de son identité et de sa constitution.
De l’avis des analystes, ce rapprochement n’est qu’un premier pas. Le chemin vers une véritable réconciliation et une dénucléarisation de la péninsule sera encore très long.