(VOVworld) - C’est la dernière droite pour les candidats aux présidentielles françaises ! Les plus récents sondages montrent que rien n’est joué à l’avance et qu’en tout état de cause, le scrutin se jouera bel et bien en deux tours, le 22 avril et le 6 mai.
Le candidat socialiste François Hollande creuse l’écart avec le président sortant et laisse Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, loin derrière, se battre pour la troisième place | AFP
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Selon un sondage publié jeudi par CSA, le socialiste François Hollande creuse l’écart avec le Président sortant et laisse Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, loin derrière, se battre pour la troisième place. Le candidat socialiste est crédité de 29% des intentions de vote, contre 24% pour Nicolas Sarkozy. François Hollande accroît ainsi son avance, en gagnant deux points par rapport à la semaine dernière. Et au second tour, il est donné largement vainqueur, par 58% des voix contre 42% au Président sortant. Sinon, derrière le duo de tête, on retrouve Marine Le Pen, candidate du Front National, avec 17% d’intentions de vote, talonnée par Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, qui est pour l’instant à 14,5%. En cinquième position, le centriste François Bayrou semble tourner autour de la barre des 10%.
(*) Enquête réalisée auprès d'un échantillon de Français interrogés par téléphone ou recrutés par téléphone et interrogés par internet les 18 et 19 avril 2012. Echantillon de 2161 personnes inscrites sur les listes électorales et représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
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La course à l’Élysée est donc entrée dans sa phase finale. Mais tous les regards sont désormais tournés vers les deux candidats les mieux placés: Nicolas Sarkozy, le Président sortant qui désormais joue son va-tout, et François Hollande, le candidat socialiste, qui jusqu’à présent, aura fait la course en tête. Comme cela avait déjà été le cas en France avec Valéry Giscard d’Estaing, le Président sortant pourrait bien être sorti. Selon les analyses effectuées par les centres d’études d’opinion publique, Nicolas Sarkozy peine à mobiliser son électorat et à présenter un programme fédérateur. Dimanche dernier, le 15 avril, il a néanmoins tenté de se livrer à une grande démonstration de force en organisant un meeting en plein-air sur la place de la Concorde, à Paris. Et ce vendredi, à deux jours du premier tour, il devait participer à un dernier grand meeting à Nice. Mais il lui reste encore quelques cartes à abattre, et notamment à espérer que le traditionnel débat de l’entre deux tours le fasse apparaître aux yeux des Français nettement plus expérimenté et donc plus à même de présider aux destinées du pays que François Hollande. Cela étant, difficile de croire au miracle! Le bilan de ce premier quinquennat est en effet lourd: la dette publique et le chômage ont explosé, la récession économique menace et sur le plan social, l’instabilité est de plus en plus forte. Au sein même de l’UMP, le Parti du Président, il y a des voix qui commencent à se faire entendre pour anticiper le désastre. Signe du désarroi qui gagne le camp du Président sortant, le quotidien Le Figaro n’a pas hésité à dévoiler des conversations entre ministres qui tournaient déjà autour de l’après-Sarkozy.
De son côté, le socialiste François Hollande a pris des engagements concrets auprès des électeurs, dont une réduction de 30% du salaire du Président et des membres du gouvernement, l’élaboration d’une charte sur l’éthique professionnelle pour les membres des cabinets ministériels, une augmentation de 25% des subventions pour les élèves défavorisés au début de l’année scolaire, des politiques sociales privilégiant les créations d’emplois, ou encore un renforcement de la lutte contre l’inégalité sociale… Le 15 avril dernier, François Hollande s’est, lui aussi, livré à un grand meeting en plein air, à Vincennes, en rassemblant 100.000 partisans, galvanisés par l’espoir d’une victoire qui semble désormais être à leur portée.
Selon le dernier sondage d’opinion publique, François Hollande devance donc Nicolas Sarkozy, pas assez, néanmoins, pour pouvoir se dispenser d’un second tour. Tout se jouera donc pendant l’entre deux-tours. Il y a cinq ans, le troisième homme du scrutin avait été le candidat centriste. Difficile, cette fois, pour François Bayrou, d’espérer pouvoir rééditer une telle performance. Et il semble bien, cette fois que Nicolas Sarkozy aura bien du mal à aller à la pêche aux voix du Centre et du Front National, tant il a été vertement critiqué par les uns comme par les autres. De là à prétendre que c’est François Hollande qui raflera la mise!...
Rien n’est joué, donc, on ne le dira jamais assez!
Anh Huyen