(VOVworld) - Santa Ana, le siège et la plus grande ville du Comté d’Orange, en Californie, aux Etats-Unis, vient d’adopter une résolution empêchant les officiels vietnamiens de venir ou de transiter par son territoire. Une résolution pour le moins ridicule, qui sonne comme une fausse note dans le concert des deux peuples, désireux de se rapprocher chaque jour davantage.
Cette résolution hostile aux officiels vietnamiens a été promulguée ce lundi par Miguel Pulido, le maire de Santa Ana. Selon le texte, les officiels vietnamiens souhaitant séjourner ou tout simplement transiter par cette ville sont tenus d’en informer la police locale au moins 2 semaines à l’avance. A son tour, la police doit en informer le maire et le conseil municipal. La ville de Santa Ana se réserve par ailleurs le droit d’obliger les institutions ayant invité des officiels vietnamiens à prendre en charge la totalité des frais que ces visites pourraient lui coûter.
Qu’à cela ne tienne, cette résolution ne pourrait être qu’une simple décision administrative propre à Santa Ana, l’une des villes américaines abritant une importante communauté vietnamienne. Mais la réalité n’est pas aussi simple. Cette résolution, qui porte le numéro 55B, montre que les officiels vietnamiens ne sont pas les bienvenus à Santa Ana, pas tant que le Département d’Etat américain ou les organisations internationales n’auront pas certifié que la République Socialiste du Vietnam a amélioré ses réalisations en matière de droits de l’homme en respectant les droits fondamentaux des citoyens. Interviewé par la radio Voix de l’Amérique, au lendemain de la publication de cette résolution, le maire Miguel Pulido a expliqué que celle-ci visait à « exprimer la solidarité envers la communauté vietnamienne dans le monde », et que Santa Ana souhaitait « protester contre les violations graves et continues vis-à-vis des droits de l’homme commises par le régime de Hanoï ». Pire, le maire Pulido a exprimé son voeu de voir d’autres Etats américains suivre son exemple pour « promouvoir les droits de l’homme au Vietnam ».
Il paraît clair que cette résolution 55B ne sert pas seulement à satisfaire une partie des Américains d’origine vietnamienne à Santa Ana. Ses promoteurs cherchent autre chose, bien plus sournoisement. Et pour ce faire, ils semblent ne pas avoir peur du ridicule ! Car en réalité, le Vietnam ne viole pas les droits de l’homme. Les droits à la vie, au travail, à l’étude, à la liberté d’expression et de croyance... de tous les Vietnamiens sont garantis par la Constitution, par la loi et dans la réalité. Les performances du Vietnam en la matière ont d’ailleurs été reconnues dans maints rapports internationaux et par de nombreux étrangers, dont des Américains, qui ont eu une expérience de terrain au pays.
Les relations entre le Vietnam et les Etats-Unis connaissent un développement continu depuis leur normalisation en 1995, après une histoire mouvementée. Elles progressent dans tous les domaines : politique, économique, socio-culturel... Plusieurs hauts dirigeants américains, dont les Présidents Bill Clinton et George Bush, ont déjà effectué des visites au Vietnam. Côté vietnamien, le Président Nguyen Minh Triet et le Premier Ministre Nguyen Tan Dung se sont aussi rendus aux Etats-Unis. Quant aux 2 millions de Vietnamiens vivant aux Etats-Unis, ils s’intègrent bien à la société américaine, en apportant des contributions dignes au développement des localités qui les accueillent. Santa Ana n’est pas une exception. Depuis un certain temps, chaque année, plusieurs dizaines de milliers de Vietnamiens se rendent aux Etats-Unis pour faire des études, des affaires, rendre visite à leurs proches ou tout simplement faire du tourisme... d’une manière tout à fait normale. De l’autre côté, de nombreux Américains, dont des hommes politiques, des anciens combattants et des étudiants arrivent chaque jour au Vietnam pour réconcilier les deux peuples, réparer les dommages de guerre par le biais de programmes et de projets du gouvernement, ou pour exprimer leur sympathie aux Vietnamiens à travers des programmes caritatifs. Cette réalité est comme un cours de la vie, qui est bien plus fort que n’importe quelle décision administrative destinée à poser un obstacle au rapprochement des deux peuples. C’est pourquoi, aussi prébiscitée qu’elle peut paraître, la résolution de la ville de Santa Ana ne fait que détonner dans le contexte d’un renforcement continu des relations entre le Vietnam et les Etats-Unis.