(VOVworld) – Les résultats du référendum grec posent un gros problème aux dirigeants de l’Union européenne. Une sortie de la Grèce de la zone euro est plus que jamais probable. Les conséquences seront dévastatrices pour toute la région.
|
On estime à plusieurs milliers de milliards d’euros le montant des pertes économiques qu’entraînerait une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. Mais ce n’est pas tout. Les créanciers internationaux perdraient les 242 milliards d’euros qu’ils ont prêtés au pays, constitués essentiellement dans les deux paquets d’aide et les obligations gouvernementales grecques, qui risquent de devenir des papiers sans valeur dans les caisses de la Banque centrale européenne et des banques centrales des pays de la zone euro. L’abandon, par la Grèce, de l’euro serait comme un séisme régional détruisant l’avenir de la monnaie unique. La confiance dans une union durable s’effondrait. L’Union européenne se trouve face à un énorme dilemme. C’est désormais au tour de ses dirigeants de choisir de dire oui ou non aux demandes grecques.
Union européenne : la porte aux négociations reste ouverte
Mardi soir, deux jours après le référendum en Grèce, les dirigeants de la zone euro se sont réunis en urgence à Bruxelles. La veille, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel s’étaient rencontrés à Paris pour discuter de la question grecque et avaient déclaré que la porte des négociations restait ouverte. Ils avaient cependant souligné qu’il était temps pour le gouvernement d’Alexis Tsipras d’avancer des propositions sérieuses et fiables qui traduiraient son souhait de rester au sein de l’Eurozone par un plan à long terme.
Que dit la Grèce ?
Suite à la publication des résultats du référendum, la Grèce a fait une petite concession en proposant de nouvelles réformes en contrepartie d’une aide de l’Union européenne. Le Premier ministre grec s’est déclaré prêt à poursuivre les négociations sur un plan de réforme, car la Grèce ne veut pas quitter la zone euro. Il a reçu le soutien des 4 principaux partis grecs pour accélérer les pourparlers en vue de parvenir à un accord équitable en matière socio-économique avec les créanciers. M.Tsipras a eu une conversation téléphonique avec Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne et Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international. Ils ont discuté des défis économiques auxquels la Grèce devait faire face et le Premier ministre grec a demandé à la Banque centrale européenne de maintenir les aides d’urgence aux banques de son pays.
L’enjeu est de taille
Il n’existe pas de consensus européen quant à la question grecque. 16 des 18 pays de l’Eurozone se disent prêts à une sortie pure et simple de la Grèce. Ce sont l’Allemagne, la Finlande, les pays baltes, d’Europe centrale et méridionale. Ils considèrent qu’il n’y a pas d’autre choix pour la Grèce que d’accepter des réformes profondes. Seules la France et l’Italie semblent être disposées à accepter les demandes grecques. Le Premier ministre français Manuel Valls indique qu’« il n’y a pas de sujet tabou sur la dette, sur son rééchelonnement, sur le fait qu’on reprofile, qu’on retravaille sur la dette ». Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi estime que la zone euro se doit de trouver une solution définitive à la situation actuelle. « Si nous restons ainsi, prisonniers des règles et de la bureaucratie, l’Europe est fichue », a-t-il déclaré avant la réunion de mardi.
Il est clair que la Grèce et l’Union européenne doivent reprendre rapidement leurs négociations pour sortir de l’impasse actuelle. Reste à savoir quelles concessions seront possibles et si elles suffiront à sauver l’une et l’autre des parties. Les perspectives sont sombres. Au lieu d’augmenter ses aides d’urgence aux banques grecques, la Banque centrale européenne a décidé de les maintenir à 89 milliards d’euros. Les banques grecques sont presque vides et sans les aides européennes, le gouvernement d’Alexis Tsipras aura du mal à gérer le pays.