(VOVWORLD) - A l’issue d’une visioconférence organisée le 12 avril, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés (OPEP +) ont décidé de réduire leur production de pétrole brut de 9,7 millions de barils par jour du 1er mai au 30 juin 2020 pour tenter de faire remonter les cours, en pleine pandémie de coronavirus.
Cet accord, qui représente une restriction de 10 % de l'offre mondiale, met un terme à la guerre des prix que se livraient depuis le mois de mars la Russie et l’Arabie saoudite. Si l’opinion internationale salue «cet ajustement historique» de la production, le confinement de la moitié de la population mondiale lamine la demande et l’espoir d’enrayer les cours affectés par la pandémie de coronavirus s’annonce difficile.
Des engagements forts
En plus de réduire la production de 9,7 millions de barils par jour en mai et en juin, l’OPEP + compte baisser progressivement ses exploitations jusqu’en avril 2022. L’OPEP a également exhorté les producteurs extérieurs au groupe, tels que les États-Unis, le Canada, le Brésil et la Norvège, à réduire leur production de 5 millions de barils par jour.
Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman. Photo: Reuters |
A en croire le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, en réalité, les réductions de l’OPEP + s’élèveraient à 12,5 millions de barils par jour. Pour cause, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït avaient fortement augmenté leur production en avril, ce qui les obligerait maintenant à la réduire plus drastiquement.
De toute façon, le nouvel accord de l’OPEP + a permis aux cours de rebondir.
Le 13 mars, le baril américain de WTI gagnait 6,1 %, pour passer à 24,15 dollars et le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 3,9%, pour s’établir à 32,71 dollars. Selon les experts, cette légère progression devrait se poursuivre quelques jours.
Difficile de repartir rapidement à la hausse
Les analystes restent cependant prudents sur la pérennité de cette hausse, jugeant peu probable que le prix du pétrole puisse se rétablir rapidement à plus de 50 dollars par baril car la demande mondiale de pétrole a chuté de 30 %, soit 30 millions de barils par jour, en raison du confinement de la moitié de la population mondiale.
Dans ces conditions, même si l’OPEP + parvient à réduire sa production de 15 millions de barils par jours, l’offre demeurera plus élevée que la demande. Et eu égard à l’imprévisibilité de la situation mondiale, rien ne garantit qu’aucun des producteurs ne soit tenté de briser l’accord.
Néanmoins, cet accord témoigne déjà de la volonté de l’OPEP et de ses partenaires de rééquilibrer le marché du pétrole. Il marque une avancée vers le redressement de l’économie mondiale lourdement impactée par la pandémie de Covid-19.