(VOVworld) - Le secrétaire général du Parti communiste vietnamien (PCV) Nguyen Phu Trong a entamé ce jeudi une visite officielle en Chine, à l’invitation de son homologue Xi Jinping. Ce déplacement de quatre jours devrait permettre à Hanoi de resserrer les liens qui l’unissent à Pékin.
Cette visite en Chine du dirigeant du PCV intervient au seuil du 67ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques bilatérales (18 janvier) et de la Nouvelle année du Coq.
Priorité numéro un : resserrer les liens...
Les relations entre nos deux pays sont anciennes. L’amitié sino-vietnamienne, telle qu’elle a été cultivée par le président Ho Chi Minh et son homologue chinois Mao Zedong, est un bien inestimable pour les deux nations. Durant ces 67 années écoulées, ces relations ont certes connu des hauts et des bas, mais elles restent dominées par un esprit amical et coopératif.
Depuis 1991, date de la normalisation de la relation bilatérale, le Vietnam et la Chine ont vu leur coopération se développer considérablement dans de nombreux domaines. Nos deux pays sont d’ailleurs parvenus à établir un partenariat stratégique intégral en 2008. Quant aux visites de haut rang qui ont rythmé ces dernières années, elles auront contribué à renforcer la confiance et à dynamiser la coopération. Hong Xiaoyong, l’ambassadeur de Chine au Vietnam :
«Depuis 1991, la coopération décentralisée - je pense notamment à la coopération entre les sept provinces frontalières ou encore entre certaines grandes villes vietnamiennes comme Hanoi, Ho Chi Minh-ville ou Binh Duong et plusieurs localités chinoises - eh bien cette coopération, disais-je, elle est en plein essor. C’est vrai sur le plan économique, bien sûr, mais aussi en termes de rapprochement entre les deux peuples.»
Sur le plan des échanges commerciaux, Hanoi et Pékin tablent sur un chiffre d’affaire de 100 millards de dollars en 2017. Notons aussi que la Chine est l'un des principaux pourvoyeurs de touristes du Vietnam. En 2016, plus de 2,3 millions de Chinois ont en effet visité notre pays, soit une hausse de près de 60% par rapport à 2015.
... et résoudre les différends
Force est de constater qu’en dépit de progrès évidents, le devenir des relations sino-vietnamiennes est parfois compromis par des différends tenaces, notamment en ce qui concerne la mer Orientale. Les contentieux qui se sont fait jour dans cette zone hautement stratégique ont en tout cas convaincu les dirigeants de nos deux pays de la nécessité de prendre en compte les intérêts légitimes de chacun et de s’en référer au droit international. Forts des principes directeurs qu’ils ont établis pour le règlement des problèmes liés à leurs espaces maritimes respectifs, Vietnamiens et Chinois ont convenu de s’abstenir de tout agissement susceptible de complexifier la situation, de mettre en application la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale (DOC), d'accélérer les négociations pour parvenir, dans les plus brefs délais, à un Code de conduite en mer Orientale (COC) et de régler les conflits par voie pacifique conformément au droit international, et notamment à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982. Hong Xiaoyong :
«La Chine est un grand pays, un pays émergent, qui monte en puissance... Depuis 2010, c’est la deuxième économie mondiale. Ses acquis sciencifico-technologiques sont eux-aussi très importants, d’ailleurs. Cela étant, la Chine ne pourra pas se développer sans la paix et la stabilité en Asie-Pacifique. Nous essayons de faire comprendre au monde que la Chine est un pays qui doit justement son émergence à une certaine stabilité régionale.»
La visite du secrétaire général Nguyen Phu Trong, sa première dans ce pays depuis le 12ème congrès national du Parti communiste vietnamien, montre bien à quel point le Parti et le gouvernement vietnamien font grand cas de leurs relations d’amitié, de bon voisinage et de coopération mutuellement avantageuse avec la Chine. Elle témoigne aussi de leur volonté de développer un partenariat durable, dans l’intérêt des deux peuples.