Cette visite de Barack Obama, la troisième d'un chef d'Etat américain depuis la normalisation des relations diplomatiques américano-vietnamiennes, est le signe d'un rapprochement spectaculaire entre les deux pays, lesquels ont visiblement choisi de cicatriser une bonne fois pour toutes les plaies de la guerre pour aller de l'avant.  

Resserrer le partenariat intégral

Attendue de longue date, la levée totale de l'embargo américain sur les ventes d'armes létales au Vietnam a été annoncée dès le premier jour de la visite de Barack Obama. Le dernier vestige de la guerre a ainsi été enterré. Cette décision constitue, selon Barack Obama, une avancée décisive dans les relations vietnamo-américaines, qui s'en trouvent ainsi totalement normalisées. Le partenariat intégral, et notamment son volet défensif, devrait s'en trouver renforcé, mais aussi - et c'est sans doute le plus important - la confiance réciproque.

Cette levée de l’embargo américain sur les ventes d’armes létales, qui a été largement saluée par la communauté internationale, offre au Vietnam l'opportunité de moderniser son arsenal militaire. Hanoi, qui s'est fait à maintes reprises l'apôtre d'un règlement pacifique des litiges, a désormais toute latitude pour renforcer ses capacités défensives, ce qui est un droit parfaitement légitime.     

A noter sinon que Washington s’est engagé à intensifier sa coopération avec le Vietnam en matière de sécurité maritime, de recherche et de sauvetage en cas de catastrophes naturelles, mais aussi, et surtout pour tout ce qui touche à la réparation des dommages de guerre.   

S'il n'est pas venu les mains vides, le numéro un américain était là aussi pour parler commerce avec son homologue vietnamien Tran Dai Quang. Des accords, d’une valeur totale de 16,3 milliards de dollars ont d'ailleurs été signés au cours de la visite du président américain. Ce dernier s'est également engagé à faire tout son possible pour que l'accord de partenariat transpacifique soit ratifié dès cette année par le Congrès américain.

Dans une déclaration commune, Vietnamiens et Américains ont convenu de dynamiser leur coopération dans les sciences et les technologies, l’adaptation au changement climatique et la formation des ressources humaines. S'agissant de ce dernier point, il est à noter que l’Université Fulbright, qui est un établissement d’enseignement supérieur de niveau international, a officiellement obtenu sa licence d'activité à Ho Chi Minh-ville.

Orienter vers l’avenir

Il y a 20 ans, au moment où les relations diplomatiques ont été normalisées, le Vietnam n'accueillait qu’un peu plus de 60 mille touristes américains par an. Aujourd’hui, ils sont un demi million à venir au Vietnam chaque année. De même, si la valeur des échanges commerciaux bilatéraux n’atteignait que 450 millions de dollars il y a 20 ans, ce chiffre a été multiplié par 100! quant aux Etats-Unis, ils  accueillent désormais près de 19 mille étudiants vietnamiens contre seulement un millier en 1995.

Les relations bilatérales ont donc connu un dévelopement spectaculaire, grâce notamment aux efforts inlassables déployés par les deux parties afin de «laisser de côté le passé, surmonter les différences, valoriser les similitudes et de se tourner vers l’avenir», pour reprendre la formule employée par le Secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong lors de son entretien avec le président Barack Obama à la Maison Blanche en juillet 2015.   

"Je suis vraiment très ému. L'accueil que m'ont réservé les Vietnamiens me va droit au coeur...", a déclaré Barack Obama, main au coeur. Cette image, hautement symbolique, démontre que tout est désormais possible pour les deux anciens ennemis qui sont devenus aujourd'hui des partenaires intégraux.