Hanoi fête ce mercredi le 59ème anniversaire de sa libération, le 10 octobre 1954-2013. L’occasion de revoir l’histoire de la ville sous le règne féodal, à la demande de Mme. Magarete Eberbach, une amie allemande.
L'ancienne citadelle royale
Aussitôt après sa montée sur le trône en 1010, le roi Ly Thai To avait ordonné le transfert de la capitale depuis Hoa Lu, ouvrant ainsi l’histore millénaire de Hanoï. La citadelle de Dai La fut renommée Thang Long - le dragon prenant son envol. Mais Ly Thai To n’était pas le seul à avoir choisi la zone de l’actuelle Hanoi pour y installer la capitale vietnamienne. Les rois prédécesseurs An Duong Vuong, les deux Soeurs Trung, Ly Nam De et Ngo Quyen s’y installèrent aussi.
Le dragon de la dynastie des Ly
Succédant à la dynastie des Ly, celle des Tran mit fin au chaos, rétabli l’ordre social, et conserva Thang Long comme capitale du pays. Gravement endommagé par les guerres, dont notamment les trois invasions mongoles des Yuan, la dynastie Tran a restauré la capitale et ses ouvrages majeurs mais a également élargi son étendue. Ainsi, Dai La, la citadelle, et plusieurs palais furent restauré en 1230, puis la Cité Interdite (appelée plus tard Phung Thanh) fut reconstruire en 1243. Après avoir été ré-organisée en 61 quartiers, Thang Long connu une plus forte densité démographique, devenant une vraie capitale, grâce à un développement rapide.
Un coin de la capitale millénaire
La dynastie des Tran régna pendant 175 ans avant de perdre le pouvoir au profit du mandarin Ho Quy Ly. En 1397, ce dernier changea le nom de la capitale en Dong Do (capitale de l’Est) et édifia une autre dans la province de Thanh Hoa (à 150 km au Sud de Hanoï) appelée Tay Do (capitale de l’Ouest) où il installa les Tran sous la contrainte.
Doan Mon - le portail principal
Sous la dynastie des Lê postérieurs, dans la citadelle royale, un édifice en briques monumental, de forme rectangulaire, fut construit, et dont la porte principale fut baptisée « Doan Mon ». De nombreux palais et résidences furent construits à cette époque dont le Palais Kinh Thien sur le tertre Nung fut le plus majestueux.
Fin 1788, la capitale et le pays Dai Viet durent faire face à l’agression des Qing. A partir de Phu Xuan (Hue), le roi Quang Trung diriga les forces Tay Son pour s’avancer vers le Nord et libérer Thang Long. Après sa victoire, le roi Quang Trung fixa la capitale à Hue. La citadelle Thang Long fut encore restaurée sous le règne des Tay Son.
Doan Mon d'aujourd'hui
Ensuite, sous la dynastie des Nguyen, Thang Long fut appelée Bac Thành (citadelle du Nord). En 1831, le roi Minh Mang créa la province de Hanoï dont le chef-lieu était le palais de Hoài Duc (ancienne citadelle Thang Long). Thang Long fut alors nommé Hanoi.
En 1883, la Cour des Nguyen, signa lâchement le Traité de paix pour reconnaître la domination française. Hanoï devint un « protectorat » relevant du Bac Ky (Nord), placé sous la direction d’un résident supérieur français. La colonisation française changea la physionomie de Hanoï au début du 20ème siècle. Parallèlement à la création de rues au style européen, d’autres ouvrages d’influence occidentale furent construits, tels que le Palais du gouverneur, le Palais du résident supérieur, la Banque de l’Indochine, l’Opéra de Hanoï, la Cathédrale Saint-Joseph, la Poste, l’Ecole française d’Extrême Orient, la gare de Hanoï....
Tout au long de son histoire millénaire, Thang Long-Hanoï a toujours été un centre politique, économique et culturel du pays. Les autorités et la population prennent toujours en haute considération la conservation des valeurs culturelles, matérielles et immatérielles de la capitale, et ce dans le cadre du processus d’aménagement et d’édification d’une capitale « verte, culturelle, civilisée et moderne ».
Voici maintenant la question du mois d’Octobre : « Combiens y-a-t-il de zones économiques ouvertes au Vietnam ? » Pour toute suggestion ou réponse, écrivez-nous à vovhanoi@yahoo.fr ou à 58 rue Quan Su, Hanoï, Vietnam.