(VOVworld) - Une exposition consacrée à l’Asie et à ses couleurs culturelles vient de s’ouvrir au musée national d’Histoire vietnamienne à Hanoï. Le Vietnam y occupe évidemment une place de choix. Le public peut y découvrir de nombreux objets précieux du patrimoine national et surtout les comparer avec ceux d’autres pays.
10 pays sont représentés à l’exposition «l’Asie-les couleurs culturelles». Outre le pays hôte, il y a la Chine, le Japon, la République de Corée, l’Inde, la Thaïlande, l’Indonésie, le Myanmar, le Cambodge et le Laos. Servant à la vie quotidienne, à la décoration ou au culte, les antiquités exposées sont faites de toutes les matières (cuivre, pierre, argent, terre cuite…) et prennent toutes les formes possibles et imaginables. Nguyễn Quốc Hữu, chef adjoint du service d’exposition du musée, indique:
«Les objets exposés ont été minutieusement sélectionnés. Ils sont représentatifs de la sculpture et des arts bouddhiques et hindouistes. Ils nous apprennent beaucoup sur les métiers artisanaux traditionnels typiques de plusieurs pays de la région. Citons entre autres la porcelaine chinoise, la laque japonaise, l’incrustation thaïlandaise ou encore les métiers de fonderie du cuivre et d’orfèvrerie du Vietnam.»
Le tambour en bronze de Dong Son, typique de la culture dongsonienne, florissante il y a 2.000-2.500 ans, est pour les Vietnamiens, en particulier ceux du Nord et du Centre septentrionnal, la relique nationale par excellence. La face du tambour présente l’image du soleil et de ses rayons traduisant toute l’attention que les Viets antiques accordaient au climat. Des buffles, des bœufs, des épis de riz, des rizières inondées apparaissent sur cette face et sur la caisse, comme autant de preuves d’une ancienne civilisation du riz aquatique. Mais on trouve également parmi les motifs décoratifs la description d’autres métiers: la culture de mûriers et l’élevage de vers à soie, le tissage, la pêche, la chasse, la navigation… Techniquement, les Viets antiques pouvaient être fiers de leur métallurgie du bronze qui comptait parmi les plus sophistiquées de toute l’Asie du Sud-Est. Un autre chef d’œuvre vietnamien présenté à l’exposition est une statue en bois de la déesse de la Miséricorde, une déesse aux «mille yeux, mille bras». Conservée dans la pagode de But Thap, dans la province de Bac Ninh, au nord, cette statue est faite de bois de jaquier. Elle mesure 3m70 de haut; 2m10 de large et 1m15 de profondeur. Les mille yeux et les mille bras de la déesse traduisent toute sa compassion envers les êtres vivants. Cette statue est typique de l’esthétique et de la vision de la vie des Vietnamiens de la fin du 17ème siècle.
Posés à côté d’antiquités d’autres pays asiatiques, les objets vietnamiens invitent à la comparaison. Nguyễn Trường, un visiteur hanoien, remarque:
«Grâce à cette exposition, on peut désormais faire la distinction entre les cultures vietnamienne, cambodgienne ou thaïlandaise. Mais toutes ces différences ne nous empêchent pas pour autant de constater une certaine interférence entre les cultures des différents pays de la région. Les sculptures en pierre de Champa sont en effet très représentatives de cette interférence des cultures. Pour moi, c’est une découverte tout à fait enrichissante.»
Le Vietnam a su développer une culture diversifiée sur la base de la civilisation des Viets antiques en absorbant la quintescence des cultures chinoise, indienne et occidentale. Cette exposition, qui a été inaugurée à l’occasion de la 4
ème conférence annuelle de l’association des musées nationaux asiatiques, vous donnera une idée de ce processus d’acculturation. Elle durera jusqu’en janvier 2014./.