Livres anciens des Yao à Sin Ho: SOS !

(VOVworld)- Les Yao Khau sont une ethnie minoritaire qui vit en grand nombre dans la province de Lai Chau, et en particulier dans le district de Sin Ho. Cette ethnie dispose d’un riche patrimoine culturel conservé dans des livres anciens. Mais problème ! Ces livres sont en voie de disparition, d’une part parce que ceux qui sont capables de les lire se raréfient, et d’autre part parce que ces livres résistent mal aux affres du temps.


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Les Yao Khau de Sin Ho (Photo : Internet)



Dans la commune de Ta Phin, Tan Manh Xieu, 76 ans, est appelé maître par tous ses co-villageois. C’est un érudit de sa communauté qui possède de nombreux livres anciens de la famille des Tan. Dans un coffre en bois jalousement conservé dans un grenier, il a mis sa bonne centaine de livres écrits en lettres Yao sur papier do (rhammoneuron) qui date d’il y a plus de 150 ans. Certains contiennent des notes sur des phénomènes naturels, des rites, des moeurs et coutumes, d’autres enseignent la façon de se comporter en société. Fier de son patrimoine, Tan Manh Xieu est très inquiet de voir les jeunes s’intéresser davantage aux autres cultures qu’à celle de leur ethnie.

Il a raison de s’en inquiéter, d’autant plus que ceux qui connaissent la culture Yao comme lui se ne comptent plus que sur les doigts d’une main et que les jeunes sont à peine capables de parler la langue de leurs ancêtres, et encore moins de l’écrire. Selon Nguyen Duc Truong, chef du bureau de la Culture, des Sports et du Tourisme du district de Sin Ho, le patrimoine écrit des Yao s’est réduit aujourd’hui à environ 500 livres anciens conservés de manière éparpillée dans différents hameaux. Certaines familles gardent encore un ou deux registres généalogiques de leur lignée, sans en comprendre un mot ! Voilà pour les adultes, quant aux enfants…

“Jamais mes grand-parents ou mes parents ne nous ont raconté l’origine des Yao. Nous dit le petit Phan Thanh Son. A l’école, on n’apprend que le vietnamien. Personne ne sait lire en Yao.”

Les livres anciens des Yao sont en danger. Il est temps pour les autorités locales et pour chaque membre de cette ethnie de retrousser leurs manches pour préserver le peu qui reste de leur patrimoine. L'écriture Nom Yao doit aussi avoir sa place à l’école, car on ne peut préserver sa culture en comprenant son contenu.

 

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