(VOVworld) - Le café est l’un des produits phares de l’exportation vietnamienne. Le pays est le premier exportateur de café au monde, et pourtant les bénéfices restent modestes. Comment faire pour renverser cette tendance ?
L’année dernière, les exportations vietnamiennes du café ont atteint près d’un million 700 mille tonnes, pour un montant de plus de 3 milliards 700 millions de dollars. Bien que la production nationale de café représente près de 20% de celle mondiale, sa valeur n’en représente que 2%. Raison : 95% du café vietnamien est vendu sous forme de grains. Prenons un exemple : un kilo de café brut rapporte au pays 2 dollars, équivalant au prix d’une tasse de café vendue à l’étranger. Or, on peut préparer 50 tasses de café avec un kilo de café brut importé. Par ailleurs, d’après Luong Van Tu, président de l’Association des producteurs et des exportateurs de café et de cacao du Vietnam, le problème essentiel vient de la qualité du café vietnamien, inégale à cause de l’augmentation des parcelles de plantes rabougries. « Rajeunir » les champs de caféiers est aujourd’hui la tâche primordiale des cultivateurs vietnamiens, s’ils veulent améliorer la qualité et augmenter leur rendement. Selon M. Tu, pour réaliser cet objectif, il faut les aides de l’Etat et des entreprises exportatrices : « Il manque de fonds et de soutien technique pour aider à écouler les produits. Une chaîne de liaison doit être créée impliquant les entreprises exportatrices et les banques."
Par ailleurs, faute de label ou d’indication géographique protégée, le café vietnamien est moins connu par les consommateurs étrangers. Trinh Duc Minh, vice-président de l’Association des producteurs et des exportateurs de café et de cacao de Buon Ma Thuot met l’accent sur ce point précis : « L’Association doit aider les cultivateurs à labeliser leurs produits et à protéger ce label à l’étranger. Pour y parvenir, des formations doivent être organisées pour les cultivateurs afin qu’ils puissent mieux gérer leurs récoltes et leurs ventes. Il faut une chaîne d’approvisionnement fermée où les entreprises achètent du café à des cultivateurs associés, en vue d’une exportation de qualité. »
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Actuellement, la production de café qui répond aux critères internationaux ne représente que 30% de la production nationale. Or, le café certifié se vend à un prix beaucoup plus élevé que celui ordinaire : de 30 à 60 dollars de plus pour une tonne de café robusta et de 150 à 180 dollars de plus pour une tonne de café arabica. « La certification de conformité nous permettra de créer des bases fondamentales pour améliorer la qualité de nos produits et augmenter leur valeur ajoutée. Nous devons labeliser nos produits pour conquérir la confiance des consommateurs. De plus, l’Etat doit adopter des politiques favorables à l’exportation et accélérer la promotion commerciale pour une reconnaissance du café vietnamien à l’étranger. » a souligné Dang Kim Son, de l’Institut de recherche et de stratégie de développement agricole et rural. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural est en train d’élaborer une Stratégie de développement durable du café vietnamien qui sera soumise prochainement au Premier ministre pour approbation./.