(VOVWORLD) - Il faut accélérer l’ouverture du capital social
des entreprises publiques et rendre ces opérations moins longues et plus
transparentes. C’est ce qui ressort du dernier symposium organisé par le ministère
des Finances sur l’évaluation du processus de restructuration des entreprises
étatiques en 2018.
Entre 2017 et 2020, le gouvernement avait pour
objectif de céder tout ou partie de ses participations dans 127 entreprises. 64
privatisations devaient être réalisées en 2018. Or à cette date, seules 28 entreprises
avaient fait l’objet d’une cession. Un chiffre très inférieur aux objectifs
fixés car manifestement le processus se heurte à un manque d’implication des
dirigeants des entreprises publiques qui peinent à mettre en œuvre un plan de
restructuration. A cette absence de motivation managériale s’ajoute la lenteur
de traitement des responsables chargés des opérations de privatisation. L’examen
du prix de cession, l’expertise du coût du foncier et l’analyse des
conséquences pour l’emploi constitueraient des obstacles majeurs. La durée de
traitement des dossiers serait également beaucoup plus longue que celle
indiquée par les comités populaires locaux, ce qui pénaliserait les repreneurs.
Face à ce bilan négatif, Dang Quyêt Tiên, responsable du département des
Finances d’entreprises, propose :
«L’approbation du plan d’utilisation foncière après l’ouverture du
capital et l’introduction en bourse de l’entreprise doivent
être accélérées. Il faut renforcer les contrôles de suivi au sein des
entreprises devant faire l’objet d’une restructuration. Les sanctions encourues en cas de retard dans
le processus de réalisation doivent être plus sévères».
Trân Van Dung, président
du comité de bourse d’État, précise :
«Fin 2018 et début 2019, les dirigeants dont les
entreprises n’avaient pas été introduites en bourse dans les délais prescrits
ont été publiquement réprimandés par le Premier ministre».
L’introduction en bourse d’une entreprise a des
impacts positifs sur sa capacité à lever des fonds, sa visibilité auprès des
investisseurs et sa productivité. Dominic Scriven,
président du fonds Dragon Capital, a déclaré :
« Nous souhaitons que le gouvernement accélère son programme
de cession. Les prix des entreprises publiques, tels qu’ils sont proposés
actuellement sur le marché boursier, est à notre sens approprié, ni trop bas ni
trop élevé. Le moment est idéal pour l’État vietnamien de procéder à la vente
partielle ou totale de ses participations ».
Afin d’accélérer le processus de privatisation,
le ministère des Finances a autorisé le book building, une technique consistant à centraliser au sein d’un carnet d’ordres, l’ensemble des
demandes des investisseurs à l’occasion, notamment, d’une vente de titres. Le book
building permet aux entreprises ou aux banques de ne s’engager qu’en ayant la
connaissance des intentions d’achat des investisseurs.
Le gouvernement espère que cette nouvelle mesure
permettra d’accélérer le processus de privatisation et de réaliser les objectifs
fixés d’ici à 2020.