(VOVWORLD) - Plus d’un an après sa création, la Communauté
économique de l’ASEAN (CEA) offre de grandes opportunités à saisir pour les
économies membres, dont le Vietnam, à condition toutefois de proposer des biens
et services innovants.
L’alcool de riz traditionnel et les
aliments fonctionnels à base de bois de velours de cerf proposés par le groupe
Son An - Photo Anh Huyen
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La Communauté économique aséanienne (CEA), qui
existe depuis le 31 décembre 2015, représente un gigantesque marché d’environ
625 millions d’habitants. Son produit intérieur brut devrait s’élever à 4,7
mille milliards de dollars en 2020. Grâce à son développement, la zone pourrait
également devenir la 4ème économie mondiale en 2030.
Malgré ces chiffres encourageants, d’après un
sondage effectué fin 2016 par la Chambre de commerce de d’industrie du Vietnam,
seulement 47% des entreprises vietnamiennes se sont renseignées sur les
avantages offerts par la CEA. Parmi elles, très peu se sont décidées à
s’implanter sur le marché aséanien.
La société “Produits bio vietnamiens” par exemple,
exporte actuellement ses produits agricoles vers certains marchés européens. En
revanche, elle hésite encore à s’installer dans les pays aséaniens malgré des
études de marché favorables. Son directeur Nguyen Van Tuan explique:
« Nous sommes en phase de préparation. Des
études de marché ont été réalisées afin de connaître les législations, les pratiques
commerciales et les goûts des consommateurs aséaniens. Nous espérons que le
gouvernement organisera plus de déplacements dans ces pays pour nous familiariser
avec les marchés qui nous intéressent. »
Pour Nguyen Khac Son, président du conseil d’administration
du groupe Son An, la prudence est nécessaire lorsque l’on souhaite pénétrer un
nouveau marché.
« La création de la CEA offre de bonnes
opportunités. Malgré cela, une préparation minutieuse est nécessaire pour
optimiser les profits réalisés. Ce qui compte c’est d’être capable de proposer
sur les marchés des produits originaux et de bonne qualité », a fait
savoir Nguyen Khac Son.
Aujourd’hui, l’alcool de riz traditionnel et les
aliments fonctionnels à base de bois de velours de cerf proposés par le groupe
Son An sont de plus en plus prisés des consommateurs aséaniens. En 2016, son
chiffre d’affaires à l’export a dépassé les 3 milliards de dollars, soit le
double par rapport à l’année précédente. Cette entreprise ambitieuse souhaite
atteindre les 20 milliards de dollars de chiffre d’affaire à l’export d’ici
2022.
Le Khac Hoa,
directeur général de VNtech - Photo Anh Huyen
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Quant à VNtech, une entreprise spécialisée dans la
fabrication de produits électroniques et électroménagers, elle a choisi d’innover
afin de récupérer des parts de marché en Asie du Sud-Est. Le Khac Hoa,
directeur général de VNtech, précise:
« Nos produits sont plus compétitifs que ceux fabriqués
en Thaïlande ou en Malaisie car la qualité est similaire mais le prix 20%
inférieur. »
Cependant, pour tirer profit des avantages de la
CEA, les entreprises nécessitent d’être accompagnées dans leurs procédures à
l’export. L’implication des services publics et diplomatiques au travers notamment
de sessions d’information et de mobilisation paraît indispensable pour cela. Celles-ci
informeront les candidats sur le « parcours à l’export ». Nguyen Quoc
Dung, vice-ministre des Affaires étrangères, s’exprime à ce sujet:
« Nous sommes conscients du rôle de la
diplomatie dans la promotion du développement des entreprises à
l’international. Au moins, cela permettra de les orienter vers les
interlocuteurs à solliciter dans le cadre de leur projet à l’international. De
nouvelles mesures seront appliquées pour soutenir leurs démarches pour
l’export. »
L’ASEAN représente aujourd’hui le troisième plus
grand partenaire commercial du Vietnam, derrière les Etats-Unis et l’Union
Européenne.