(VOVWORLD) - Le 8 mars dernier, l’Australie, le
Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la
Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam ont signé, au Chili, l’accord de partenariat
transpacifique complet et progressiste (CPTPP). Ce traité de libre-échange
devrait offrir aux exportateurs vietnamiens de nouveaux marchés s’ils acceptent
de réviser leur stratégie de production et de commercialisation.
Le 8 mars dernier, 11 pays ont signé, au Chili, l’accord de partenariat
transpacifique complet et progressiste
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Une fois entré en vigueur en 2019,
l’accord de partenariat transpacifique complet et progressiste (CPTPP) créera, avec ses 500 millions
d’habitants, l’une des plus grandes zones de libre-échange du monde représentant
13,5% du PIB mondial. Le Vietnam devrait en tirer un large profit tant sur le
plan des investissements que sur celui des exportations.
Cet accord offrira aux entreprises
nationales les conditions idéales pour s’engager plus en avant dans la chaîne
de valeur mondiale. Il facilitera également leur accès aux capitaux et aux
savoir-faire des grands groupes étrangers.
Si le CPTPP ouvre de nouvelles
opportunités aux entreprises vietnamiennes, il les oblige aussi à relever de
nombreux défis et en premier lieu celui d’adapter leur stratégie de commercialisation
en fonction des pays ciblés.
Le Vietnam est le 5ème exportateur
mondial de bois et en 2017 le chiffre
d’affaires réalisé s’élevait à 8 milliards de dollars. Avec l’entrée en vigueur
du CPTPP, le secteur devrait voir son chiffre d’affaires tripler à l’export.
Parfaitement avisés des opportunités découlant de l’accord, les professionnels
de la filière ont mis en place depuis longtemps toutes les mesures pour réussir
leur développement à l’international. Ils ont participé aux salons internationaux
organisés dans les pays signataires du CPTPP, réalisé des études de marché,
établi des partenariats avec les entreprises des pays signataires, amélioré la
qualité et l’emballage de leurs produits. Dinh Thi Huong Nga, directrice de la
société Huong Nga Fine Arts:
“En tant que pays signataire du CPTPP, le Vietnam bénéficiera
d’une attention accrue des importateurs étrangers. La filière bois en profitera
car les meubles vietnamiens sont compétitifs. Il nous reste à améliorer le
management et à diversifier nos produits pour conquérir de nouveaux marchés”.
Premier secteur d’exportation du pays,
l’industrie textile, qui a réalisé en 2017, un chiffre d’affaires de 31
milliards de dollars, soit plus de 10% de plus qu’en 2016 devrait aussi
profiter du CPTPP sous certaines conditions. Conformément au dispositif signé,
les exportateurs vietnamiens seront exonérés de toute taxe sous réserve
d’utiliser des matières premières provenant exclusivement de l’un des pays signataires.
Or, la filière importe jusqu’à 65% de ses matières premières. Pour bénéficier
de cette fiscalité avantageuse, les exportateurs vietnamiens doivent au plus
vite modifier leur stratégie d’achat et de production, explique le vice-président
du groupe du textile du Vietnam, Nguyen Tien Truong.
“Pour
justifier de l’origine de nos matières premières et bénéficier des avantages
fiscaux du CPTPP, nous essayons aujourd’hui
de produire au Vietnam. Nous avons également pris des mesures visant à augmenter
la valeur ajoutée de nos produits pour devancer nos concurrents ».
De l’avis des économistes, les
entreprises doivent aussi impérativement améliorer la qualification de leur
main d’oeuvre, augmenter leur compétitivité et la qualité de leurs marchandises
et se renseigner au plus vite sur les clauses du CPTPP.