L’IG l’outil indispensable pour exporter les produits vietnamiens en Europe

(VOVworld) – S’ils portent l“Indication géographique protégée” (IGP), les produits vietnamiens pénétreront plus facilement le marché européen. Peu d’entreprises connaissent l’importance de ce dispositif qui permet de protéger légalement les consommateurs et les producteurs des contrefaçons.

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Si 43 produits alimentaires vietnamiens sont protégés par une indication géographique nationale, seul le nuoc mam Phu Quoc, la sauce de poisson de Phuc Quoc bénéficie de la reconnaissance et de la protection européenne. L’accord de libre-échange Vietnam-Union européenne qui entrera en vigueur en 2018 permettra de reconnaître l’origine géographique de 39 produits vietnamiens supplémentaires et ouvrira aux régions protégées de réelles et significatives opportunités d’exportation. Il va sans dire cependant que pour accéder à un marché aussi exigeant que celui européen, les produits vietnamiens sélectionnés et ceux bénéficiant déjà de l’IG doivent répondre à un cahier des charges extrêmement précis. Tran Van Tung, vice-ministre des Sciences et des Technologies estime que la mise en place d’une IGP doit faire l’objet d’un cadre réglementaire approprié et de procédures de contrôle strictes surtout au niveau de la qualité des produits. Selon lui, il est nécessaire de créer un groupe de travail indépendant chargé de contrôler la qualité des produits protégés avant leur exportation.

« Les membres de ce groupe se rendront sur place pour vérifier que les produits sont tous de qualité égale et qu’aucun produit contrefait n’a été dissimulé. Un contrôle au niveau de l’emballage sera  également effectué. Pour lutter contre les contrefaçons, il est souhaitable que les professionnels d’une même filière se regroupent sous un même label d’IGP », a fait savoir Tran Van Tung.

Si l’IGP n’empêche pas les contrefaçons, elle permet toutefois de sécuriser les produits protégés. Or, peu d’entreprises vietnamiennes connaissent l’avantage de protéger l’origine géographique de leurs produits. L’idéal serait donc que les producteurs d’une même filière se fédèrent pour déposer auprès de l’Office national de propriété intellectuelle du Vietnam une demande de l’homologation géographique. Nguyen Quoc Thinh, professeur de l’école supérieure du commerce souligne cependant :

« Il est clair que la gestion étatique pose encore quelques problèmes mais les entreprises elles mêmes ne savent pas se regrouper pour valoriser leurs produits ou les protéger contre les fraudeurs. C’est pourquoi les produits vietnamiens n’ont pas encore la place qu’ils méritent sur le marché international. »

Le nuoc mam de Phu Quoc a attiré de nombreux fraudeurs et usurpateurs. Bien que protégé par une IG tant au Vietnam qu’à l’étranger, ce produit est l’objet de nombreuses imitations sur le territoire vietnamien en particulier.  Pham Ngoc Thanh, directeur de la société Phuc Lam qui distribue le nuoc mam de Phu Quoc fait savoir:

« De nombreuses entreprises ont utilisé frauduleusement la marque “ Nuoc mam Phu Quoc” pour induire le consommateur en erreur sur l’origine de ces produits. Ces fraudes se font au détriment des consommateurs qui croient acheter un produit authentique. »

Si en 2018, l’indication géographique de produits vietnamiens tels que le café, le thé et les fruits seront protégés par l’UE, le Vietnam doit dés aujourd’hui se doter d’une procédure de contrôle plus stricte pour pouvoir profiter pleinement des retombées de l’accord de libre-échange Vietnam-UE.

 

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